Immonot, l'immobilier des notaires
Expert - 7 Avril 2020

Interview de l'expert
L'immobilier bâti pour résister à la crise


Interview de l'expert - L'immobilier bâti pour résister à la crise

L'immobilier prend aussi la vague de plein fouet avec une chute brutale de l'activité ! Mais le marché repose sur de bonnes fondations pour résister, tandis que la pierre peut espérer que son pouvoir de séduction va continuer d'opérer. Dans ce contexte de crise sanitaire, découvrons les conseils d'Henry Buzy-Cazaux, Président fondateur de l'Institut du Management des Services Immobiliers, pour mener à bien son projet.

Comment peut-on avancer dans son projet malgré le confinement ?

Henry BUZY-CAZAUX : cette période, par ailleurs sombre, reste favorable au mûrissement d'un projet immobilier. Beaucoup de couples, de familles, que les destins professionnels ou personnels individuels séparaient, se retrouvent avec plus de sérénité… et de temps. Or, de tels projets se conçoivent en général à l'échelon de la cellule familiale ou conjugale. Aussi, on peut aujourd'hui prendre du recul et réfléchir à l'essentiel. Enfin, il y a déjà longtemps que les processus de vente et d'acquisition ont intégré les apports du digital. Les annonces peuvent être consultées sur les sites, des plans en 3D permettent d'effectuer des visites virtuelles, des logiciels tels que celui d'immonot donnent des prix de référence. De même que des informations sur les dispositifs de défiscalisation et les frais d'acquisition figurent sur de nombreux sites web. Qui plus est, cette crise aura catalysé l'utilisation du numérique. Pour les consommateurs mais aussi pour les professionnels de l'immobilier : ces derniers sont accessibles via ce moyen de communication. En clair, les acquéreurs peuvent dans de très bonnes conditions préparer leur opération.

Comment faut-il procéder pour obtenir un financement immobilier ?

Henry BUZY-CAZAUX : Le point délicat concerne aujourd'hui les banques. Elles donnent la priorité aux ventes en cours, et à l'assistance aux entreprises. Il semble qu'elles négligent pour l'instant les nouvelles demandes de crédit. Il est à souhaiter qu'elles y remédient vite. Quoi qu'il en soit, les courtiers en crédit, eux, sont là pour vous permettre d'avancer, notamment en faisant des simulations et en estimant votre potentiel d'emprunt. Les ADIL partout en France sont également mobilisées.

Quelles conséquences majeures la crise pourrait-elle entraîner sur le niveau des prix ?

Henry BUZY-CAZAUX : Je ne m'associe pas aux prédictions en faveur d'une stabilité des prix. Cette crise va affecter le pouvoir d'achat immobilier des ménages, y compris des étrangers. Cette désolvabilisation va peser sur les prix. Je n'imagine pas un effondrement, loin de là ! Le marché satisfait essentiellement des besoins de premier ordre que connaissent bien les notaires. Il répond aux grands événements heureux ou malheureux de la vie. Par ailleurs, la logique de formation des prix est décorrelée des logiques financières et boursières. J'estime qu'en sortie immédiate de crise, les prix pourraient être corrigés à la baisse de 5 % en zone tendue dans les métropoles, et de 10 % dans les villes moyennes en zones urbaines et rurales.

Pourquoi la pierre pourrait-elle bien renforcer son statut de valeur refuge ?

Henry BUZY-CAZAUX : Je vais plus loin et j'ai cette conviction depuis les attentats terroristes. Comme la plupart des observateurs et acteurs du secteur, j'ai pensé à l'époque nos compatriotes allaient se replier sur eux-mêmes devant le péril qui pesaient sur leurs vies et différer toute opération immobilière à des temps meilleurs. Je m'étais trompé : ni les agences immobilières, ni les études notariales, ni les bulles de vente des promoteurs n'ont ressenti de baisse d'activité. Pour moi, c'est le signe que l'immobilier sert en quelque sorte à préempter l'avenir, plus encore lorsqu'il est incertain. Je fais le pari que le logement jouera encore ce rôle en réaction à la crise sanitaire, qui aura fait prendre à tous la mesure de la fragilité humaine. Ce sera d'autant plus vrai qu'on évoque peut-être une deuxième vague de contamination. La nation ne va pas s'accommoder de ces incertitudes et va vouloir piloter son destin, pas le subir. L'immobilier est un moyen d'écrire son scénario de vie à long terme.

Prospos recueillis le 06/04/20

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