Interview Meilleurtaux
Le crédit résistant face au COVID-19 !

Si l'économie accuse le coup face aux attaques du coronavirus, elle peut compter sur de bons anticorps pour se défendre. À l'instar du crédit qui continue de fonctionner pour que l'immobilier retrouve très vite sa pleine santé ! Découvrons le diagnostic de Maël Bernier, directrice de la communication du courtier Meilleurtaux.
Comment les porteurs de projet doivent-ils s'organiser pour avancer dans l'obtention de leur financement ?
Maël BERNIER : Précisons que Meilleurtaux continue de travailler à distance, ce qui permet à nos clients en agences ou sur la plateforme en ligne d'avancer dans leurs projets. Parallèlement, les banques s'organisent pour faire face à cette situation de crise, nous sommes donc en mesure d'orienter les emprunteurs vers les enseignes les plus opérationnelles et de les accompagner dans l'obtention de leur prêt. Pour les personnes en phase de prospection, nous venons de lancer le dispositif « Visa pour le crédit », qui sert à définir l'enveloppe budgétaire à laquelle elles peuvent prétendre. Elles mettent donc à profit cette période pour effectuer leur recherche immobilière en ligne.
Les propositions de prêts émises avant la crise vont-elles être maintenues ?
Maël BERNIER : Pour les personnes qui estiment avoir une offre de prêt intéressante, je leur conseille de la signer sans plus attendre. En effet, il ne faut pas espérer une baisse des taux au sortir de la crise. Au mieux ils resteront stables, au pire ils vont augmenter de 0,2 à 0,3 point. Les offres de prêts valables un mois avec délai de réflexion de 10 jours n'appellent pas à trop d'interrogations : il faut les signer ! Par contre, s'il s'agit d'une simple proposition de financement, les conditions ne constituent pas un engagement ferme, elles pourront être réévaluées. Cela vaut aussi bien pendant cette période de confinement qu'en temps normal. Il convient donc de poursuivre ses démarches en ligne ou par téléphone pour confirmer son intention d'emprunter.
Une éventuelle baisse de revenus peut-elle remettre en question la signature de l'offre de prêt ?
Maël BERNIER : Il ne faut pas trop craindre l'impact de la baisse de revenus, car beaucoup de personnes vont bénéficier du chômage partiel et continuer de percevoir environ ¾ de leur rémunération. Seules les situations de perte d'emploi pourraient inquiéter… Dans tous les cas, les critères d'obtention des prêts immobiliers répondent à bon nombre de précautions avec l'assurance chômage, décès, invalidité notamment. De même que le taux de 33 % d'endettement qui s'applique scrupuleusement (voire trop), par conséquent aucune raison de paniquer.
Comment les taux de crédit immobilier évoluent-ils dans le contexte de crise actuel ?
Maël BERNIER : Les barèmes actuels indiquent plutôt une légère hausse des taux, de 0,10 à 0,20 % d'augmentation. Il faut attendre encore quelques jours pour connaître le véritable effet du COVID-19 sur le coût du crédit. Mais la véritable question à se poser porte sur la politique de taux à la sortie du confinement… C'est trop tôt pour se prononcer.
En quoi le courtier peut-il aider les emprunteurs à surmonter au mieux cette situation ?
Maël BERNIER : Le courtier peut immédiatement calculer la finançabilité des emprunteurs, c'est-à-dire le montant du prêt envisageable et les conditions associées. D'autre part, le courtier connaît précisément les banques les plus opérationnelles dans le contexte de confinement actuel. Il peut savoir à l'instant T, même à l'échelle locale, quelles enseignes acceptent de financer des emprunteurs.
Conseillez-vous aux acquéreurs de poursuivre leurs démarches dans le contexte exceptionnel ?
Maël BERNIER : Si certains se prononcent pour des baisses de prix généralisées de la pierre, je serais beaucoup plus prudente ! L'immobilier se compose de nombreux micromarchés avec la multitude de prix qui en découle. Entre le marché parisien, les cœurs de grandes villes comme Bordeaux, les secteurs en bord de mer… on ne peut tirer de conclusion hâtive. Je pense que les villes quelque peu délaissées par les acquéreurs vont continuer de souffrir, là où les vendeurs peinent à signer depuis une dizaine de mois déjà… D'autant plus si la sortie de crise s'accompagne de pertes d'emploi sèches dans ces villes moyennes…
Excepté ce risque, le marché immobilier ne devrait pas s'effondrer. Et même peut-être au contraire, les aléas boursiers vont renforcer le côté sécuritaire de la pierre qui, plus que jamais, va constituer une valeur refuge. Prenons pour exemple les propriétaires de biens locatifs qui apprécient aujourd'hui de disposer d'un capital sûr ! Peu de risque que la valeur de l'immobilier ne chute notamment dans les zones tendues, les candidats à l'acquisition peuvent poursuivre leurs démarches en toute confiance !
Propos recueillis le 30/03/20
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