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Expert - 4 Septembre 2025

Le généalogiste successoral : au service des réunions de famille


Le généalogiste successoral : au service des réunions de famille

Avec le temps qui défile et des évènements parfois difficiles, les membres d'une même famille s'éloignent au point de se perdre de vue… Mais il arrive un moment où il faut recréer des liens pour attribuer des biens aux héritiers. Lorsque ces derniers sont tout à fait inconnus, ou que cette famille peine à retrouver tous les siens, le notaire fait appel au généalogiste successoral. Un expert qui se charge de retrouver des héritiers inconnus ou oubliés, comme en témoigne Guillaume Roehrig, Directeur général de Coutot-Roehrig.

Dans quel cas peut-on avoir besoin des services d'un généalogiste ?

Guillaume ROEHRIG : Contrairement à ce que l'on croit, nous n'intervenons quasiment jamais à la demande de particuliers. Nos clients, nos prescripteurs, sont principalement des professionnels du droit, au premier rang desquels les notaires. Ces derniers représentent environ 85 % de notre clientèle. Ils sollicitent un généalogiste successoral comme Coutot-Roehrig lorsqu'il s'agit de régler la succession d'une personne qui n'a pas fait de testament ou se trouve sans héritiers connus. Le notaire doit avoir devant lui tous les héritiers pour régler la succession. Notre mission consiste donc à vérifier la dévolution successorale, à retrouver ou confirmer la présence d'héritiers pour que la succession se règle dans les meilleurs délais.

Quels types de recherches effectuez-vous principalement ?

Guillaume ROEHRIG : Notre profession a bien évolué… Autrefois, les personnes s'installaient non loin de leur village natal où elles trouvaient l'âme sœur. Les notaires connaissaient bien les familles de leur pays, ils recherchaient rarement des cousins éloignés. Aujourd'hui, avec la mobilité, les séparations, les familles recomposées, le notaire doit souvent retrouver des parents très proches, enfants, frères et sœurs, neveux, nièces. Auparavant, il s'agissait de remonter beaucoup plus loin dans l'arbre généalogique en recherchant des cousins du 4e au 6e degré. Pour donner un chiffre, 35 % de nos recherches concernent désormais des parents proches, alors que ce type d'investigation ne se pratiquait pas ou peu si l'on remonte deux ou trois décennies en arrière.

Comment Coutot-Roehrig apporte-t-il des réponses personnalisées ?

Guillaume ROEHRIG : Chaque dossier constitue une véritable énigme à résoudre avec des réponses bien différentes à apporter… Pour mener à bien notre mission de généalogiste successoral, nous disposons d'une base de données parmi les plus importantes au monde. Nous totalisons plus d'un milliard d'informations numérisées et indexées par notre équipe basée à Madagascar. Ainsi, nous sommes en mesure de répondre avec dextérité et réactivité à chaque situation, qu'il s'agisse d'un héritier basé à Paris ou résidant à l'autre bout de la planète. 
Une nécessaire souplesse puisque chaque pays compte ses pratiques et ses prescripteurs. Si les notaires demeurent nos principaux interlocuteurs en France, en Italie nous sommes mandatés par les tribunaux, en Espagne par les syndics d'immeuble ou encore aux États-Unis par des immeubles… Notre force s'appuie largement sur notre adaptabilité, ce qui rend notre métier passionnant !

Comment les héritiers retrouvés réagissent-ils ?

Guillaume ROEHRIG : Je pourrais citer autant de réactions que d'histoires familiales ! Lorsque nous retrouvons un cousin éloigné qui n'a jamais connu le défunt, celui-ci nous voit un peu comme le "Père Noël des 4 saisons" ! On annonce une bonne nouvelle, souvent inattendue. 
Mais la tendance change… Depuis quelques années, nous retrouvons aussi des enfants ou proches parents avec qui le lien a été rompu, parfois depuis des décennies. Dans ce cas, la nouvelle réveille des cicatrices : absence du père, secrets de famille, conflits familiaux…. Certains héritiers découvrent à cette occasion l'existence d'un parent, d'un frère ou d'une sœur. Ce sont des moments parfois très chargés en émotion, qui requièrent beaucoup d'écoute et de psychologie. Le rôle du généalogiste consiste aussi à accompagner chaque individu à surmonter ces tournants de la vie, heureux ou malheureux. Nous devenons alors des confidents dans ce moment de vérité.

Quelle est la situation la plus marquante de votre expérience de généalogiste ?

Guillaume ROEHRIG : Je me rappelle par exemple de ce SDF que l'on a retrouvé à la demande de sa sœur. Il vivait dans la rue, il a touché un héritage de 308 000 €, ce qui a radicalement changé sa vie. Dans cette autre situation, cela concernait une veuve supposée sans enfant… En enquêtant, j'ai retrouvé le mari vivant qui s'était séparé un mois après le mariage. Leur fille cachée, élevée par ses grands-parents, ensuite placée en famille d'accueil avait été victime de harcèlement. Nous avons pu lui restituer une part de l'héritage, et nous lui avons permis de se reconstruire un peu. Autant d'histoires qui invitent à quelques réflexions philosophiques sur la sphère familiale… 

En quoi l'IA vous permet-elle de résoudre des dossiers plus rapidement??

Guillaume ROEHRIG : L'IA ouvre de formidables opportunités… à condition d'avoir des données ! Nous avons investi dans un algorithme maison, branché exclusivement sur nos propres bases, ce qui nous permet de rechercher, croiser, retrouver un héritier avec une puissance jamais vue auparavant. Nous estimons que très prochainement 50 % du travail sera effectué par l'IA. Un gain de productivité qui permettra à nos collaborateurs de se concentrer sur l'accompagnement de nos clients, la qualité de la relation avec les héritiers pour expliquer des démarches à réaliser en particulier. Attention ! L'IA ne fait pas tout, et il faut lui donner des limites : elle ne peut pas inventer des réponses hors du champ des données vérifiées. L'intelligence humaine reste capitale. 

Qu'est-ce qui fait la force d'un généalogiste en 2025? ?

Guillaume ROEHRIG : Un des atouts du généalogiste se mesure dans sa capacité à innover. Parallèlement, sa force repose également sur la qualité de ses process. Chez Coutot-Roehrig, avons aussi investi  dans le recrutement de talents aux profils différents pour enrichir notre savoir-faire, en matière de R&D notamment. Notre volonté consiste à effectuer des recherches de plus en plus rapidement pour permettre le règlement d'une succession. Cela suppose d'être toujours plus fiable, plus efficace et plus à l'écoute des clients. Le notaire attend de la réactivité et de la confidentialité, c'est l'ADN de Coutot-Roehrig.

Comment l'avenir se dessine-t-il pour Coutot Roehrig? ?

Guillaume ROEHRIG : L'avenir est résolument tourné vers l'international et le numérique. Nous allons continuer d'étendre notre réseau à l'étranger avec une présence de Coutot-Roehrig en Allemagne, Belgique, Espagne, États-Unis, Italie, Luxembourg, USA… 
En 1997, lors de mon arrivée dans l'entreprise, elle comptait 180 collaborateurs et 18 bureaux. Aujourd'hui, Coutot-Roehrig emploie 380 personnes et opère dans 49 bureaux, le 50e arrive bientôt, et la croissance continue ! 

Un mot de conclusion…
Guillaume ROEHRIG  : C'est un métier basé sur l'humain qui nécessite  également un vrai travail de terrain. J'encourage les équipes de Coutot-Roehrig à faire preuve d'écoute, d'empathie, d'ouverture… sur le monde. Chaque dossier ouvre sur un nouvel univers, la vraie richesse du métier tient aux personnes que l'on rencontre… et retrouve.

Propos recueillis par Christophe Raffaillac en juillet 2025

  • Coutot-Roehrig en chiffres clés •
    • 1894. Année de fondation (131 ans d'activité).
    • 380. Nombre de collaborateurs au sein de toutes les agences.
    • 49. Bureaux en France et à l'étranger (Europe, USA) pour Coutot-Roehrig.
    • 1 milliard. Nombre de données numérisées et indexées au sein de Coutot-Roehrig.
    • 80 millions d'€. Niveau de chiffre d'affaires de Coutot-Roehrig.
    • 2 %. Pourcentage de successions qui donnent lieu à des recherches généalogiques.
    • 1 ou 2 par an. Dossiers sans héritiers, rarissimes, où l'État hérite à 100 %.

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