Bien investir en résidences services

Avec plusieurs cordes à leur arc, les résidences services renvoient de bons échos en termes de placement et de rendement. Reste à trouver les bons accords avec le gestionnaire qui verse les loyers et à bien se renseigner pour faire les bons choix fiscaux.
Le succès d'un investissement en résidences services peut s'expliquer pour plusieurs raisons. Il permet en effet de bénéficier à la fois d'un rendement intéressant et de réductions fiscales non négligeables. D'autres atouts viennent renforcer l'attractivité de cette opération, tels que la perception régulière de loyers définis par avance, une gestion locative déléguée auprès d'un professionnel, des frais moindres en raison de la prise en charge par l'exploitant des travaux d'entretien, la possibilité de récupération de la TVA... Toutefois, un certain nombre de points méritent votre attention avant de se lancer…
Qu'est-ce qu'une résidence services ?
Ces services doivent comprendre au moins 3 des 4 services suivants :
- Le nettoyage régulier des locaux ;
- Le petit déjeuner ;
- La fourniture du linge de maison ;
- La réception même non personnalisée de la clientèle.
Les avantages fiscaux de l'investissement en résidence services
Vous aurez également l'obligation de proposer à la location le bien pendant au moins neuf ans à un gestionnaire par un bail soumis à TVA. Il faut en outre conserver ledit bien pendant au moins 20 ans. À défaut, vous vous exposez au risque de devoir rembourser la TVA au prorata des années durant lesquelles vous aurez été propriétaire.
Les revenus tirés d'une activité LMNP sont obligatoirement imposés dans la catégorie des bénéfices industriels et commerciaux (BIC). Vous avez alors le choix entre 2 régimes fiscaux différents :
- Le micro-BIC permet de bénéficier d'un abattement forfaitaire de 50 % sur le total des loyers perçus dans l'année sans avoir à justifier des charges réelles. La différence est ensuite soumise au barème progressif de l'impôt.
- Le régime réel permet de déduire des loyers l'intégralité des charges liées à cette activité : intérêts d'emprunt, taxe foncière, charges de copropriété, comptabilité... On l'ajoute ensuite aux autres revenus de l'investisseur. Le régime réel du LMNP permet de pratiquer des amortissements. C'est la possibilité de déduire des loyers une partie du prix du logement.
Lorsque les recettes de la location meublée sont inférieures à 72 600 €, le contribuable est soumis par défaut au régime du micro BIC qui présente l'avantage de la simplicité. Dans tous les cas, prenez soin de calculer le montant de vos charges à déduire. Les amortissements doivent être intégrés à vos calculs. Si les montants de charges sont supérieurs à l'abattement forfaitaire, le régime réel sera privilégié. Les loyers supérieurs à72 600 € relèvent automatiquement du régime réel.
Les points de vigilance de l'investissement en résidence services
Les choix du gestionnaire et de l'emplacement constituent les clefs de la réussite pour ce type d'investissement. De ces éléments dépendent l'avenir de votre placement. Il faut donc être particulièrement vigilant sur sa sélection, d'autant plus que vous vous engagez sur du long terme (neuf ans au minimum). Se tourner vers un gestionnaire reconnu paraît essentiel.
L'implantation du bien est primordiale, sachant que seule la proximité du centre et des commerces constituera un gage de valorisation. Pour une résidence étudiante, la proximité des transports ou des écoles et universités est un plus. Les biens mal gérés ou mal situés se revendent avec des moins-values pouvant aller jusqu'à 25 %.
Conditions du bail.
Dans le projet de bail commercial, veillez à vérifier tant le loyer que les charges. En effet, il convient de s'assurer que le niveau de loyer n'est pas trop élevé pour la clientèle visée. S'il peut être tentant de percevoir un loyer élevé, le gestionnaire le répercutera forcément sur les locataires. Même si pendant toute la durée du premier bail de neuf ou onze ans, le versement des loyers est garanti, des problèmes peuvent survenir en cours de route, comme un faible taux d'occupation de la résidence.
Pour s'assurer d'une rentabilité convenable, l'exploitant pourra en effet diminuer les loyers.
Concernant les charges, vérifier à qui elles incombent est fondamental. En règle générale, la taxe foncière, les honoraires de syndic et les grosses interventions sur la structure du bâtiment (toiture, façades...), attendues à un horizon de 15 ou 20 ans, vous reviennent. Les frais de gestion et les travaux courants (entretien, mise aux normes, etc.) sont en principe pris en charge par l'exploitant.
Obligations déclaratives
Quel que soit le régime fiscal choisi, le formalisme est souvent lourd et chronophage (déclaration d'existence, lettre d'option, demandes de remboursement, déclarations…), un accompagnement par un notaire s'avère judicieux voire nécessaire.
Maître Agathe EPAILLY
Notaire à Bordeaux
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