Bientôt Noël, adressez la liste de vos projets à votre notaire

Cette période nous conduit à nous entourer d'un maximum de précautions, y compris au plan patrimonial. Quelques solutions nous permettront de préparer un avenir plus serein, de protéger notre conjoint, de sécuriser la transmission de nos biens… Pour prendre les bonnes décisions, consultez votre notaire, il vous fera ses meilleures préconisations pour la bonne santé de votre patrimoine.
Je protège mon conjoint
La protection du conjoint est une préoccupation grandissante. Entre allongement de l'espérance de vie, crainte d'une dépendance souvent onéreuse et multiplication des familles recomposées, cette question est devenue une priorité pour beaucoup.
Il ne faut pas oublier qu'en l'absence de mariage, le concubin survivant n'hérite pas du défunt. Le concubinage n'a en effet aucune reconnaissance légale et en cas de séparation ou de décès de l'un des concubins, la situation peut vite devenir compliquée.
Et si le régime choisi au début de votre union ne convient plus au fil des ans, n'hésitez pas à le modifier ou à en changer. Surtout que la procédure est plus simple et plus rapide depuis 2019. Il n'est plus nécessaire d'attendre deux ans pour revenir sur sa décision initiale comme c'était le cas auparavant. En présence d'enfants mineurs, le changement de régime matrimonial ne devra plus obligatoirement être homologué par le juge. Il revient au notaire de le saisir s'il estime que les intérêts des enfants doivent être sauvegardés. S'il y a des enfants majeurs, ils sont informés du changement de régime matrimonial et ont 3 mois pour s'y opposer.
Une donation entre époux (également appelée donation au dernier vivant) complétera ces mesures préventives. Elle avantagera votre conjoint par rapport aux autres héritiers, en augmentant sa part d'héritage prévue par la loi. Celle-ci est en effet un peu limitée. En présence d'enfants communs ou nés d'une précédente union du défunt, l'époux survivant n'a droit qu'à une part des biens de son conjoint. De même, l'époux survivant n'a droit qu'à la moitié ou aux trois quarts des biens si ses beaux-parents ou l'un d'eux est encore en vie. La donation au dernier vivant permettra d'offrir un choix plus important au conjoint survivant et d'accroître en toute légalité la part lui revenant.
J'investis pour être à l'abri des soucis
Pour faire face aux aléas liés à la crise sanitaire qui semble vouloir durer dans le temps, la recherche de la sécurité est devenue le maître-mot pour beaucoup. Et quel secteur mieux que l'immobilier peut répondre à cette quête de stabilité et de rentabilité ? Contrairement aux placements financiers et boursiers, la contrepartie immédiate d'un tel investissement est de devenir propriétaire d'un bien réel ne subissant pas la volatilité des marchés ou la dégradation des cours boursiers. Devenir propriétaire a de tout temps été le projet de toute une vie pour beaucoup. C'est encore plus vrai aujourd'hui, avec la quête d'une maison ou d'un appartement, avec terrasse ou balcon de préférence, loin des grandes métropoles.
Vous êtes déjà propriétaire. Pourquoi ne pas vous tourner vers l'investissement locatif, tout en défiscalisant les revenus provenant de la location ? C'est l'opportunité offerte par le dispositif Pinel. Il vous permet de profiter d'une réduction d'impôt de 12, 18 ou 21 % du prix d'achat d'un bien neuf, selon la durée d'engagement de location (respectivement 6, 9 ou 12 ans). Seules conditions pour en bénéficier : choisir un bien situé dans une zone tendue (c'est-à-dire là où l'offre locative est inférieure à la demande) et respecter des conditions de loyer et de ressources du locataire. À condition de bien choisir le secteur géographique et l'emplacement du logement, vous pourrez espérer une rentabilité pouvant avoisiner les 7 %, avec un prix d'achat accessible et des loyers à la hausse.
Je préserve mes proches en étant prévoyant
Mettre à l'abri vos proches ou en avantager certains, limiter les droits de succession, sécuriser la transmission de votre entreprise, préserver l'entente familiale… voici quelques-unes des raisons qui doivent vous inciter à anticiper la question de votre succession. C'est le meilleur remède pour préserver sa famille. Avec l'aide de votre notaire bien sûr. Car il n'y a pas de solution généraliste. En la matière, tout est du sur-mesure.
C'est peut-être le moment ou jamais d'envisager de faire une donation à vos enfants. Cela vous évitera d'appliquer "à la lettre" les dispositions de la loi en matière de succession, qui ne répondent pas forcément à ce que vous souhaitez pour vos héritiers.
Si vous souhaitez aider tous vos enfants, en étant sûr de ne léser aucun d'entre eux, la donation-partage apparaît comme la solution idéale. Elle évite les difficultés et les brouilles familiales pouvant naître lors du règlement d'une succession. Elle facilite également l'attribution des biens conformément aux souhaits du donateur et aux besoins de chaque enfant.
Anticiper la transmission est aussi une opportunité pour alléger sa charge fiscale. Par exemple, si vous envisagez une donation en faveur de vos enfants, un abattement de 100 000 € s'appliquera. Pour les petits-enfants c'est 31 865 €. Et vous pouvez renouveler l'opération tous les 15 ans sans que s'applique le moindre centime de droits de succession. Pensez également à l'assurance-vie. Elle permet de transmettre, à son décès, un capital à un ou plusieurs bénéficiaires désignés dans des conditions fiscales particulièrement avantageuses. En effet, l'assurance-vie échappe aux droits de succession dès lors que le montant transmis n'excède pas 152 500 € et que les primes sont versées par un assuré âgé de moins de 70 ans. En clair, si vous alimentez votre contrat d'assurance-vie avant vos 70 ans, chaque bénéficiaire (autre que votre conjoint survivant ou partenaire pacsé qui sont exonérés de droits) peut recevoir jusqu'à 152 500 € en franchise d'impôt. Au-delà de cette somme, le surplus est imposé au taux de 20 % jusqu'à 700 000 € par bénéficiaire, puis 31,25 % au-delà. Pour les sommes versées après 70 ans, un abattement unique de 30 500 € s'applique quel que soit le nombre de bénéficiaires. Au-delà, les capitaux versés sont réintégrés dans l'actif successoral. Toutefois, les intérêts capitalisés sont exonérés.
Si vous êtes propriétaire d'une entreprise et que vous souhaitiez la transmettre à vos descendants, vous pouvez recourir au Pacte Dutreil de votre vivant. Il permet de transmettre des parts et actions d'entreprises tout en bénéficiant d'une exonération fiscale équivalente à 75 % de la valeur en question dès lors que plusieurs conditions sont réunies (signature d'un engagement collectif de conservation des titres pendant deux ans pris par un ou plusieurs actionnaires ou porteurs de parts détenant ensemble une quotité minimale du capital, l'un des signataires de l'engagement collectif doit exercer une fonction de direction, après la transmission au moins un des signataires de l'engagement collectif ou individuel doit exercer une fonction de direction, pendant les trois années qui suivent…).
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