L'IA, la meilleure écrivaine du monde ?
Dans son récit captivant, Jonathan WERBER teste l'intelligence artificielle au service de l'écriture. Un exercice qui trouve vite ses limites compte tenu du manque de sensibilité de la machine… Le scénario choisit par l'auteur ne lui facilite certes pas la tâche même s'il la dote d'une certaine sensibilité ! Découvrons en direct du salon Lire à Limoges, un roman qui mêle émotion et suspense.
Dans son dernier ouvrage, Jonathan Werber présente une intelligence artificielle écrivaine, Ève version 39, conçue pour rédiger un roman policier révolutionnaire. Thomas, son créateur, a programmé cette intelligence artificielle pour qu'elle apprenne à décrypter les subtilités de l'humanité, permettant ainsi à ses écrits de gagner en authenticité et en originalité. Au cœur de l'intrigue, Ève39 se trouve confrontée à un mystère qui promet d'offrir le scénario idéal pour son roman. Avec une maîtrise remarquable, Jonathan Werber entrelace émotion et suspense, explorant avec audace les frontières de l'intelligence artificielle dans l'univers de la création littéraire.
Comment l'intelligence artificielle écrivaine a-t-elle atteint le sommet du succès littéraire ?
Jonathan WERBER : L'accès à l'inspiration issue de la vraie vie est, selon moi, ce qui manque encore à l'intelligence artificielle pour surpasser les humains en écriture. Dans mon dernier ouvrage, je me suis interrogé sur les possibilités créatives d'une IA connectée, non pas à des androïdes ou à la domotique, mais immergée dans le quotidien d'une maison de retraite. Ce cadre m'a servi de base pour explorer ce que pourrait générer une intelligence artificielle plongée dans un tel environnement.
L'intelligence artificielle est-elle proche de devenir la meilleure écrivaine au monde ?
Jonathan WERBER : Absolument pas. Les tests que j'ai menés avec les IA actuelles, y compris celles développées par des systèmes comme Chat GPT, révèlent qu'elles servent plus de miroirs ou de vulgarisateurs scientifiques que de véritables puits d'imagination. Elles manquent de cette capacité à penser de manière autonome. J'explore dans mon roman ce qui pourrait arriver si l'IA développait une réelle capacité de réflexion.
Qu'est-ce qui vous passionne dans votre métier d'écrivain ?
Jonathan WERBER : Ce que j'adore, c'est la liberté de plonger dans des univers variés. J'ai signé des romans sur le spiritisme, l'horreur, la Révolution Française en Vendée, et dernièrement sur l'intelligence artificielle et les maisons de retraite. Cette diversité me permet de repousser constamment les limites de ma créativité et de mon savoir, tout en captivant les lecteurs sur des sujets méconnus.
Pouvez-vous nous en dire plus sur le thème de votre prochain livre ?
Jonathan WERBER : Mon prochain roman revisitera le thème de l'hypnose, en reprenant l'intrigue de mon premier livre, dans un style à la Sherlock Holmes, avec une enquête centrée autour de cette pratique.
Limoges et ses environs naturels, une nouvelle source d'inspiration pour vous ?
Jonathan WERBER : Je viens d'arriver, mais je sens déjà que Limoges pourrait grandement nourrir mon imagination. La cadre de verdure m'a inspiré pour mon prochain récit qui se déroule en France. J'envisage même une future intrigue dans cette région que vous appelez affectueusement la "Terre du Milieu".
La nature est-elle essentielle à votre processus créatif ?
Jonathan WERBER : Absolument, j'apprécie les balades quotidiennes dans les parcs proches de mon domicile au sud de Paris. Ces moments dans la nature sont cruciaux pour ma créativité et mon bien-être.
Envisagez-vous de vous lancer dans un projet immobilier bientôt ?
Jonathan WERBER : Pas encore, malheureusement ! Les ventes de mes livres ne le permettent pas encore, mais je compte sur le soutien des lecteurs pour y parvenir. Je vous encourage à découvrir mes ouvrages, à laisser des critiques positives et à en parler autour de vous. J'espère bientôt réaliser ce rêve.
Propos recueillis en juillet 2024 par C. Raffaillac
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