Au coeur de l'info…
Avec Jacques LEGROS

Pour quelles raisons avez-vous pris la plume ?

Jacques LEGROS : Cet ouvrage "Derrière l'écran" fait suite à mes livres sur la biographie de Georges Truffaut et un autre sur le vin. Aujourd'hui, j'ai souhaité me consacrer à ma carrière de journaliste riche de nombreuses interventions à la radio et la télévision. Mon expérience me conduit à dresser une sorte de bilan et à porter un regard sur les évolutions de mon métier… positives ou négatives. À mes débuts, l'information circulait sans internet, sans les réseaux sociaux… Petit à petit, des nouveaux usages, de nouveaux outils sont apparus, d'où l'envie de me poser pour analyser les impacts de tous ces moyens de communication.

Pourquoi le JT reste-t-il une institution en matière d'information ?

Jacques LEGROS : C'est une bonne question que je me pose souvent. À chaque nouvelle initiative, au lancement de France Info ou de la chaîne LCI, nous pensions que les formats classiques comme la radio généraliste ou le JT allaient souffrir… mais au contraire. Cette offre d'information s'est démultipliée et a généré encore plus de demandes. Forts de ce constat, nos grands journaux d'info se portent très bien au point de toucher plus de téléspectateurs que ceux des grandes chaînes américaines n'y parviennent. Ce succès montre sûrement que nous avons besoin de nous rassembler et de suivre une seule et même voix, comme par instinct grégaire. À l'instar des grands matchs de football qui réunissent de nombreux supporters, l'information se partage entre des millions de Français à un instant T et je suis très heureux d'y contribuer.

Quel est votre plus beau souvenir au moment de présenter le JT ?

Jacques LEGROS : J'ai de nombreux souvenirs mais je dois dire que certains journaux semblent déterminants pour les gens. Je garde en mémoire des invités sur le plateau du JT qui ont suscité des réactions très positives et constructives. Je pense notamment à une ancienne déportée de la seconde guerre mondiale qui racontait comment elle avait réussi à fuir les camps alors qu'elle était enfant !

Et votre pire souvenir…

Jacques LEGROS : Il y a des grands moments de solitude lorsque rien ne fonctionne comme prévu. Il m'est arrivé que les trois premiers sujets du journal ne partent pas… Du coup, je me suis retranché derrière le rire… et d'ajouter que nous allions prendre le journal par la fin :) Dans ce cas, l'humour reste la meilleure défense pour gérer ces situations compliquées et improvisées !

Dans quel lieu vous sentez-vous le mieux pour écrire ?

Jacques LEGROS : Je n'ai pas de lieu de prédilection. Le TGV Paris - Bordeaux a largement abreuvé mon inspiration pour écrire mon dernier livre sur le vin par exemple. Sinon, c'est souvent la nuit que j'ai les meilleures idées… même si je ne m'en souviens pas toujours le matin :)

À quoi ressemble la maison de vos rêves ?

Jacques LEGROS : Je l'avais trouvée mais je viens de la vendre pour faire construire ma maison en Corse, au sud d'Ajaccio. Un projet de longue haleine puisque nous avons dessiné les plans avec mon épouse. Comme nous connaissons bien l'île, ce nouveau projet offrira des commodités accrues afin d'éviter les reliefs trop pentus ou la piscine non sécurisée… Cette future maison nous correspondra mieux et nous permettra de profiter pleinement de cette Corse qui nous passionne tant !

Que nous réservez-vous comme actualité personnelle ?

Jacques LEGROS : Malheureusement je ne peux pas tout dire mais je conseille des autorités à Monaco pour la création d'une chaîne publique sur l'environnement dans la principauté. Et puis je prépare un 4^e ouvrage avec la philosophe Laura Lange sur 10 questions d'actualité très importantes avec nos points de vue respectifs, Laura et moi. C'est une belle occasion d'apporter un regard croisé sur tous les grands événements majeurs qui viennent bouleverser notre modèle de société au plan économique, géopolitique, écologique…