Marché immobilier : le vent dans les voiles pour le Finistère

Après une période mouvementée, le marché immobilier commence à se stabiliser, offrant un des conditions plus favorables aux acquéreurs. Les données récentes du Baromètre de l'immobilier des Notaires bretons révèlent une stabilisation des prix à travers toute la Bretagne historique, incitant les acheteurs à reprendre leurs démarches auprès des notaires.
Dans le Finistère, une légère augmentation des prix est observée. Le prix médian des maisons s'élève désormais à 210 000 €, marquant une hausse modeste de 5,0 %. Les appartements anciens ne sont pas en reste, avec une augmentation de 3,1 %, fixant le prix moyen à 2 150 €/m².
Les propriétés en bord de mer bénéficient toujours de l'attrait du littoral finistérien. Sur le littoral Ouest, les prix des maisons anciennes connaissent une hausse spectaculaire de 19,1 %, atteignant 220 000 €, tandis que les appartements enregistrent une augmentation de 16,9 %, avec un prix médian de 2 620 €/m². Sur la côte sud, les maisons affichent une solide performance avec une hausse de 7,1 %, atteignant 300 000 €, et les appartements se stabilisent à 3 450 €/m². Dans le secteur Nord littoral, les maisons continuent de bien se porter avec une augmentation de 7,9 %, fixant le prix à 239 300 €.
Les tendances actuelles confirment que malgré les fluctuations récentes, le marché immobilier breton, en particulier dans les zones côtières, reste attractif pour les investisseurs et les acheteurs.

Zoom secteurs Finistère

Dynamique, le marché finistérien ne doit pas masquer des prix différents d'un secteur à l'autre. Il convient de distinguer la zone littorale de Penmarch à Clohars-Carnoët où le prix médian des maisons atteint le seuil des 300 000 €. L'agglomération de Brest lui emboîte le pas avec un prix de 249 000 €, suivi de près par le secteur littoral de Locmaria Plouzané à Locquirec à 239 300 €. Plus abordables, les secteurs du Littoral de Landevennec à Plomeur et de Quimper s'établissent à respectivement 220 000 € et 215 500 €. Landerneau se positionne en challenger à 212 300 €, à l'instar du bassin de Quimperlé qui se fixe à 195 000 €. Meilleur marché, les bassins du Centre Finistère et de Morlaix affichent des valeurs de 105 000 et 157 300 €.

Maître Cyril BLANCHARD
Délégué communication de la Chambre Interdépartementale des Notaires de la Cour d'Appel de Rennes

Comment se porte l'immobilier finistérien ?
Saluons la bonne tenue du marché dans le Finistère car il résiste bien en termes de prix et de transactions. La forte valorisation enregistrée depuis les 5 dernières années ne se traduit nullement par un effondrement mais un ajustement des prix. Cependant, depuis fin 2023, nous observons une contraction du volume des ventes tous bien confondus.

Quels chiffres se détachent cette année selon vous ?
Un premier chiffre de -20 % qui traduit un recul du nombre de transactions dans le Finistère. Un deuxième enseignement qui repose sur la hausse quasi généralisée des prix en 2023, avec un pic pour les maisons du littoral Ouest qui augmentent de +19,1 %. Une troisième valeur de 3,5 % qui correspond au taux d'intérêt pour un emprunt sur 15 ans alors que les 4 % se pratiquaient récemment. Bon signe pour 2024 !

Comment voyez-vous l'année 2024 ?
Des ajustements de prix vont s'opérer sur le marché sans que nous assistions à de gros tassements. La demande de biens va continuer de s'exprimer fortement puisque de nombreuses personnes cherchent à acheter un premier logement ou une résidence secondaire. Surveillons l'attentisme des acquéreurs lié à la baisse des taux d'intérêt. Elle pourrait ne pas atteindre les proportions qu'ils attendent…

Faut-il acheter compte tenu du contexte immobilier ?
Je considère qu'il ne faut pas attendre si le besoin de logement se présente. En effet, nous ne sommes pas sur un marché spéculatif. Il faut réaliser son projet et se dire que le taux pourra être renégocié. Quant aux prix, ils ne vont plus augmenter mais sûrement pas chuter.

Propos recueillis en avril 2024