Programme de rentrée… L'immobilier cherche sa voix !

Après une relance bienvenue au printemps, l'immobilier se laisse à nouveau gagner par la crise cet été. Ce coup d'arrêt inattendu provient des élections législatives qui s'accompagnent de quelques hésitations dans le camp des acquéreurs. Les pronostics d'évolution du prix et des ventes souffrent du manque de visibilité au plan politique et d'une absence de déclic dans les projets ! Les avis des notaires contribuant à l'élaboration de cette Tendance du marché* le confirment.
Prix : place à l'inconnu !
Ce coup de frein de l'activité immobilière lié à l'incertitude sur les évènements politiques à venir, s'accompagne d'une nouvelle faiblesse sur les prix immobiliers. Bien que la dernière émission d'obligations d'État, le 4 juillet, se soit déroulé avec des taux modérés (3,23% à dix ans), les taux avantageux dont nous bénéficions actuellement vont s'envoler si notre endettement augmente. Une nouvelle baisse des prix s'ensuivra…
C'est probablement une des raisons pour laquelle la proportion des négociateurs à prévoir une baisse des prix passe de 32 % à 67 % pour les logements, de 46 % à 68 % pour les terrains et de 38 % à 70 % pour les commerces.
Activité : beaucoup d'incertitude
Tout changement politique a un effet plus ou moins désastreux sur l'activité immobilière. Dans le cas présent et après des élections qui n'ont donné de majorité absolue a aucun parti. Qui va gouverner, sur quelle base avec quelle coalition ? De ses réponses dépendent des hausses d'impôts, le creusement du déficit budgétaire… D'où un renversement de tendance aussi rapide qu'imprévu. À fin avril, 18 % de nos correspondants anticipaient une augmentation de leur activité et seulement 11 % une baisse. Fin juin, la proportion d'optimistes descend à 8 % contre 58 % de pessimistes prévoyant une chute des transactions !
Conseil des notaires : vendre coûte que coûte !
En ce qui concerne les logements, les incertitudes liées au résultat des élections confirment la forte proportion des ventes en premier chez plus des trois-quarts de nos correspondants. Il est très improbable en effet qu'une situation politique plus stable intervienne avant la fin de l'année et que se dessine alors une reprise du marché immobilier. Cependant, l'immobilier ayant toujours l'image de valeur refuge, une quote-part non négligeable, de 15% des réponses, reste orientée sur l'achat. Du côté des terrains constructibles, les avis changent fortement. La proportion des conseils à la vente passe ainsi de 45 % à 79 %. Seuls 8 % contre 33 % s'orientent encore sur l'achat et 13 % contre 33 % demeurent en position d'attente. Pour certains, avec ses 3 000 milliards de dettes, la France va très mal sur le planéconomique. Pour d'autres, créé 2 millions d'emplois supplémentaires et le pouvoir d'achat des ménages a augmenté de manière continue de 0,5% par an !
*Enquête réalisée en juillet 2024 auprès d'un panel de notaires et négociateurs répartis sur toute la France.
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