Chute de pierre évitée !
Après quelques mois où l’immobilier semblait en équilibre sur une ligne de crête, la voie semble plus dégagée... Les acheteurs retrouvent de l’intérêt pour les biens solidement évalués en prix. Signe que le marché va éviter une fâcheuse sortie de route, comme l’estiment les notaires correspondants de ce panel.
Après quelques mois où l’immobilier semblait en équilibre sur une ligne de crête, la voie semble plus dégagée... Les acheteurs retrouvent de l’intérêt pour les biens solidement évalués en prix. Signe que le marché va éviter une fâcheuse sortie de route, comme l’estiment les notaires correspondants de ce panel.
Tendance concernant l'activité
Le retournement du marché semble enfin se préciser. A St Jean Le Thomas dans la Manche, Bruce LECLERCQ n’hésite pas à se montrer assez optimiste : « Les beaux jours arrivant nous voyons un retour en force des acquéreurs et des vendeurs qui comprennent que les prix ne peuvent plus grimper. Une embellie qui, nous l'espérons, devrait continuer ». Il est vrai que les départements côtiers, tout comme ceux de la montagne sont un peu privilégiés. Car cet engouement, n’atteint pas encore les régions centrales où le durcissement des conditions de prêt mais aussi les travaux à réaliser deviennent souvent rédhibitoires. Une meilleure adéquation des prix devrait permettre une généralisation de cette reprise.
Globalement, les prévisions d’activité pour la fin juin demeurent donc assez réconfortantes. La proportion de nos correspondants à prévoir une activité en déclin se réduit ainsi de 58% à 51%, le nombre des optimistes passant de 6% à 17%. Sans être encore au beau fixe, la tendance est nettement à l’amélioration.
Tendance concernant les prix
Tout en poursuivant sa progression, l’inflation semblant marquer le pas, on peut espérer que les prix vont retrouver leur point d’équilibre grâce à des conditions de crédit plus en adéquation avec le pouvoir d’achat. Pour les primo-accédants, l’achat est financé pour 10% par la réalisation d’une épargne financière et pour 90% par un emprunt à taux et mensualités fixes, celles-ci étant passées en moyenne de 15 mois en 2000 à 24 mois actuellement. Cela explique en partie la réticence des banques à accorder des prêts lorsque les anticipations de taux augmentent, car pour des montants équivalents elles entraînent des durées de remboursement de plus en plus importantes et donc plus aléatoires. Cet espoir d’un meilleur équilibre semble partagé par nos correspondants. Ainsi pour le logement, la proportion de ceux prévoyant une baisse des prix se réduit en 2 mois de 67% à 60%, alors que 40% estime leur maintien au niveau actuel et 0% une hausse. Cette très légère amélioration se retrouve aussi dans les commerces et les bureaux alors que pour les terrains, ces chiffres se dégradent légèrement, les proportions étant respectivement de 59%, 38% et 3%, contre 50%, 46% et 4% il y a deux mois.
Le conseil des notaires
Pour les logements, les partisans de la vente en premier avant d’en acquérir un autre sont un peu moins nombreux qu’il y a deux mois, soit 75% contre 80%, alors que le nombre des indécis augmente de 6% à 11%. La proportion des conseils à l’achat reste stable à 14%.
Comme lors de notre dernière enquête, la répartition des conseils entre acheteurs et vendeurs de terrains constructibles est beaucoup plus équilibrée, avec 36% pour les premiers et 43% pour les second, les hésitants progressant de 16% à 21%, signe d’un marché difficile à apprécier à plus long terme.
Évolution de l'environnement économique
Sur le plan de l’inflation, suivant les dernières données diffusées par MILLEIS Banque, l’indice des prix à la consommation a affiché une hausse de 7,0% en avril sur un an contre 6,9% en mars tandis que l’inflation sous-jacente enregistre un léger repli de 5,6% en avril contre 5,7% en mars. Les ventes au détail ont diminué de 1,2% sur un mois et de 3,8% sur un an. De son côté, la BCE a remonté ses taux directeurs de 0,25% portant le taux de dépôt à 3,25% avec un ralentissement du rythme de hausse des taux. Parallèlement et suivant Meilleurtaux.com, les plus bas des taux fixes immobiliers sur 20 ans sont passés de 1,50% en juin 2022 à 3% en mai 2023. Cette augmentation induit une réduction de 15% du montant dont les acquéreurs peuvent disposer pour emprunter.
Bernard THION
Bordeaux, le 14 mai 2023