Immonot, l'immobilier des notaires
Tendance du marché immobilier - 29 Septembre 2022

L’immobilier fait de la résistance !

BT
Bernard Thion

L immobilier fait de la resistance

Avec quelques menaces qui viennent assombrir l’avenir, crises énergétique et géopolitique en première ligne, les acquéreurs se réfugient dans la pierre pour construire l’avenir. À juste raison selon les notaires correspondants de la Tendance immonot qui constatent que l’immobilier tient le choc dans le contexte actuel.

Tendance concernant l'activité : baisse de régime !

Le retournement de tendance sur le marché immobilier s’accentue. Fini l’abondance qui a caractérisé le marché en 2021. Il est vrai qu’avec l’accumulation des mauvaises nouvelles, tant au niveau climatique qu’au niveau économique, on s’attendait à une fin d’été en berne et une rentrée difficile. Et pourtant, à lire les commentaires de nos correspondants, on ne peut pas dire que la chute d’activité ait été très importante pendant cette période estivale réputée paisible hors régions touristiques, ni que les acquéreurs commencent à manquer fortement. Cependant, alors que seule une moitié de nos correspondants ont observé une réduction de leur activité cet été, plus des trois-quarts estiment que cette baisse va se poursuivre cet automne. Le poids des médias qui insistent en permanence sur les malheurs qui s’annoncent en est, semble-t-il, en partie la cause. Mais en dehors de la sécheresse et des problèmes d’approvisionnement en énergie, on peut aussi se réjouir que la guerre en Ukraine, avec les revers de l’assaillant russe, devrait s’achever plus tôt que prévu. Et, sur le plan économique et suivant le baromètre de la revue Challenges, le moral des patrons s’améliore, les marges étant en hausse et l’inflation inquiète moins. D’où des intentions d’embauches qui décollent, ce qui ne peut être que favorable au marché. Personne n’évoque d’ailleurs une crise de l’immobilier. Simplement, depuis le début de l’année, le nombre de transactions s’érode lentement. Alors que sur l’ensemble du territoire, en cumulé sur 12 mois, il culminait à 1,20 million fin décembre, il n’est plus qu’à 1,15 fin juin et ne devrait pas dépasser le million en fin d’année, score de l’année 2020.

L immobilier fait de la resistance
Peut-être influencée par les médias, la chute d’activité annoncée pour cet automne s’avère importante.

Tendance concernant les prix : atterrissage en douceur

Au niveau des prix observés durant ces deux mois d’été, il y a un parfait équilibre entre augmentation et baisse, soit 16 %, les deux-tiers de nos correspondants ayant jugé de leur stabilité. À titre d’exemple, citons Anaïs FABRE à Bordeaux : « Le mois d’août est toujours plus calme que les autres mois de l’année. Néanmoins, les prix eux ne se sont pas calmés. En effet, on constate une hausse importante sur les maisons dites « classiques » autrement dit une T4 avec jardin et garage. Mais il est difficile de se projeter aujourd’hui sur les prévisions de fin d’année en raison de l’augmentation des taux et de la peur d’avoir à réaliser des travaux avec des coûts de matériaux plus élevés ».

Cette inquiétude semble entraîner un revirement important des prévisions à deux mois, considérablement plus pessimistes. 49 % des participants à notre panel penchent, en effet, pour une baisse des prix, 45 % pour leur stabilité et seulement 6 % pour leur augmentation. Pour les terrains, ces chiffres sont respectivement de 33 %, 58 % et 8 % et pour les commerces de 54 %, 44 % et 2 %.

L immobilier fait de la resistance
La baisse d'activité devrait aussi se traduire par une baisse sensible du prix des transactions.

Le conseil des notaires : priorité à la vente

Les conseils prodigués par les notaires suivent, pour les logements, cette tendance un peu désenchantée. La proportion des partisans de la vente en premier remonte de 62 % à 77 %, ceux conseillant de profiter des conditions actuelles pour acheter s’établissant à 19 %. Peu de changement au niveau des terrains à bâtir, l’équilibre se faisant entre partisans de la vente et ceux de l’achat ou de l’attente.

L immobilier fait de la resistance

Évolution de l'environnement économique : levée de boucliers

Le problème est celui de l’inflation causée en grande partie par l’envolée des prix de l’énergie qui devrait croître de 120 % en 2023. Le nouveau bouclier tarifaire mis en place par le gouvernement permettra de limiter cette hausse à 15 %. Cette stratégie a permis jusqu’à présent à la France d’afficher un taux d’inflation parmi les plus bas d’Europe. Si les prix s’assagissent dans un délai raisonnable, nous pourrions en ressortir avec une compétitivité renforcée. Ce que laissent espérer les récents succès militaires contre la Russie qui, selon nombre d’experts, a déjà perdu la guerre.

 

Bernard THION
Bordeaux, le 17 septembre 2022


Newsletter immonot