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Je gère mon patrimoine - 1 Décembre 2016

Hériter d'un monument historique : un cadeau empoisonné ?


Hériter d'un monument historique : un cadeau empoisonné ?

Que ce soit un manoir ou un château, vous pouvez vous retrouver l'heureux héritier d'un bien, classé ou inscrit, qui vous a toujours fait rêver ! Mais l'héritage peut s'avérer difficile à gérer et le coup de foudre synonyme de contraintes.

Quand votre bien devient historique

Votre maison, même si elle est en vieilles pierres et qu'elle a énormément de cachet, n'est pas pour autant un monument historique ! Il faut faire une demande officielle et celle-ci va être tout d'abord examinée par la direction régionale des affaires culturelles ou par les architectes des bâtiments de France locaux. Ensuite, il faudra recueillir l'avis d'une commission nationale qui décidera de proposer votre bâtisse au ministère de la Culture selon 2 critères :

  • votre bien est classé, c'est qu'on le considère comme un trésor national, on en recense environ 14 300 en France et il sera directement protégé par le ministère de la Culture ;
  • il est inscrit, c'est qu'il a un intérêt, mais seulement au niveau local. Il sera alors protégé par la région. On en compte environ 28 600 et ils appartiennent, en général, à des propriétaires privés.

Quand votre bien devient l'objet d'une étroite surveillance

Une fois votre bien classé ou inscrit, pas question de le laisser se dégrader ! L'État peut vous imposer des travaux ou réparations, s'il y a "péril en la demeure". Vous êtes toujours chez vous mais, à présent, il faut suivre les règles !
Si vous souhaitez effectuer des travaux, il faudra le faire dans une certaine tradition architecturale et respecter le caractère historique. En cas de classement "monument historique", un architecte du patrimoine contrôlera qu'ils sont bien effectués avec des matériaux appropriés (pierres taillées à la main par exemple). Ils doivent être soumis à une autorisation administrative préalable prévue par l'article L 621-9 du Code du Patrimoine.
En cas d'inscription à l'inventaire des monuments historiques, l'ensemble des travaux à réaliser sera soumis à un permis de construire. Dans les deux cas, l'administration exige que les entreprises intervenant apportent la preuve d'un savoir-faire particulier.

Quand votre bien devient synonyme d'avantage fiscal

La restauration d'un monument historique peut vite devenir un gouffre financier. En contrepartie de cette étroite surveillance exercée par l'État, vos travaux peuvent être financés par ce dernier ou une collectivité locale, à hauteur de 40 % du montant total des travaux.
Vous pouvez également bénéficier d'un mécénat. Pour ce faire, il faut signer une convention avec une structure habilitée (Fondation du patrimoine par exemple), s'engager à conserver et à ouvrir le bien au public pendant 10 ans. Vos charges foncières sont déductibles à hauteur de 50 % du revenu imposable (100 % en cas d'ouverture au public), à condition que le bien soit conservé pendant 15 ans.
Sous conditions, vous êtes également exonéré de droits de succession ou de donation. Amoureux des vieilles pierres, vous n'avez plus qu'à vous lancer !

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