50 nuances de vert sur les toits urbains

Vive la "chlorophylle attitude" ! Du toit à la terrasse et de la terrasse au jardin, il n'y a désormais qu'un pas à franchir ! Un peu partout, potager, jardin et surface arborée viennent recouvrir nos toits. Pour notre plus grand bonheur... et celui de la planète !
Plus qu’un phénomène de mode, c’est un fait de société. Une nécessité aussi qui puise ses racines dans l’Antiquité (« les Jardins suspendus de Babylone », ça vous dit quelque chose ?). Partout dans le monde, les architectes et les constructeurs en sont toqués. À Vancouver (dont l’objectif affiché est d’être, en 2020, la ville la plus verte du monde), au Caire (où les paraboles cèdent le pas aux potagers et aux fermes urbaines pour nourrir la population), à Tokyo, en Chine, mais aussi en Autriche, en Suisse et en Allemagne (où des lois locales rendent parfois les “toits verts” obligatoires), les projets fleurissent. Ils relèvent des défis environnementaux, sociaux et économiques. En France, la « 5e façade » comme l’ont baptisée les professionnels du bâtiment, gagne du terrain.
Ici et là, les toits des centres commerciaux (à Beaugrenelle par exemple, à Paris), ceux des bureaux et des immeubles d’habitation se mettent au vert. Il “suffit” d’installer une bonne isolation, une membrane étanche, une couche drainante, un sol et un milieu un peu nutritif, et hop, le tour est joué ! Demeure cette question : outre l’aspect esthétique indéniable, quels sont les avantages des toitures végétalisées ? Voici 3 bonnes raisons de se lancer !
Sur les toits parisiens
Depuis mars 2015, dans le cadre du projet « Végétalisation innovante », des « urbiculteurs » (agriculteurs urbains) font pousser des fraises et des plantes aromatiques sur le toit d’un grand magasin du boulevard Haussmann. Les plantations cohabitent avec 3 ruches colorées (accueillant 120 000 bourdons et abeilles). L’expérience devrait s’achever en octobre 2016. Toujours à Paris, l’objectif de la municipalité est de végétaliser (toits, façades et murs) 100 ha de bâti d’ici 2020.
La France, 2e pays au monde…
Cocorico ! La France est l’un des pays au monde (le 2e !) où l’on compte le plus de toits étanchés végétalisés. Il y aurait actuellement 2,3 millions de m2 de toitures “vertes” contre 2,2 aux États-Unis. C’est l’Allemagne, pionnière en la matière depuis 1970, qui arrive en tête. Une incitation financière au développement des toitures végétalisées y est menée dans 40 % des villes. En Chine, où la qualité de l’air est problématique, le Gouvernement encourage également le verdissement des toits…
1. Lutte contre la pollution, le réchauffement climatique et les inondations
Et au lendemain de la COP21, l’argument a du poids ! Les toitures végétalisées limitent les émissions d’oxyde de carbone, responsables du réchauffement climatique. Elles contribuent à dépolluer l’air urbain. L’évapotranspiration générée élève l’humidité de l’air et favorise la formation de la rosée qui fixe les poussières en suspension dans l’air. Enfin, elles assurent un meilleur drainage des eaux pluviales et réduisent le ruissellement.
2. Amélioration du confort thermique et acoustique
Là où les villes ont créé des « îlots de chaleur » (toitures, béton, asphalte…), les nouveaux jardins suspendus font descendre les températures. Ils climatisent naturellement les immeubles. L’isolation thermique est optimisée : il fait moins chaud en été… et moins froid en hiver. Les toitures végétalisées offrent, par ailleurs, des performances acoustiques intéressantes. Leur tapis végétal assure une diminution sonore.
3. Contribution à l'agriculture urbaine et la biodiversité
Potagers et fermes urbaines occupent les toits des immeubles et nourrissent leurs habitants. Chacun peut y cultiver ses fraises, ses tomates et ses laitues, les abeilles reviennent dans les villes. Dans certaines villes, les toits des logements sociaux deviennent des espaces communs extérieurs (Cité Balzac à Vitry-sur-Seine). Pour le bien-être de chacun.
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