"2016 pourrait être un bon millésime"

Comment vont se comporter les prix et les taux de crédit en 2016 ? Est-il facile d'emprunter de nos jours quand on se lance dans une 1re acquisition ? Quels conseils donner aux particuliers ? Romy Lecoq-Champeau, directrice adjointe du marché des particuliers à la Caisse d'Epargne, dresse un état des lieux ! Interview.
Comment voyez-vous les prix évoluer en 2016 ?
Romy Lecoq-Champeau : De manière globale, les volumes de transactions immobilières sur 2016 devraient être en hausse. Les prix devraient rester relativement stables, bien entendu à des niveaux différents selon les territoires. 2016 pourrait bien confirmer la reprise du marché immobilier constatée en 2015. Les ventes devraient croître tant dans l’ancien que dans le neuf.
Et les taux de crédit ?
Romy Lecoq-Champeau : Les taux des crédits immobiliers aux particuliers sont toujours très bas. Ils devraient rester relativement stables même si nous nous attendons à une légère remontée sur le courant du 2e semestre 2016.
Y a-t-il des nouveautés en termes de crédit immobilier en 2016 ?
Romy Lecoq-Champeau : De nombreuses mesures sont annoncées par le gouvernement, notamment pour soutenir les secteurs du BTP (bâtiment et des travaux publics) et de l’immobilier. Il s’agit, par exemple, du renforcement du Prêt à Taux Zéro (PTZ) qui est réservé aux primo-accédants. Il vise à augmenter le nombre de ménages éligibles grâce, entre autres, à la hausse des plafonds de ressources, à l’augmentation du montant possible du PTZ, à l’allongement des durées de remboursement, à l’extension à l’ensemble du territoire des opérations “ancien + travaux”…
Constatez-vous déjà un retour des primo-accédants ?
Romy Lecoq-Champeau : Nous n’avons jamais cessé de financer les primo-accédants. Toutefois, certains d’entre eux pouvaient repousser leur projet en raison de certaines incertitudes liées à l’environnement économique. Or, nous constatons, dans les Caisses d’Epargne, un retour progressif de demandes de crédit émanant des primo-accédants. Nous pensons par ailleurs que cette tendance va se renforcer en 2016 grâce au nouveau PTZ.
Pensez-vous que 2016 sera une bonne année pour l'immobilier ?
Romy Lecoq-Champeau : De nombreux facteurs sont réunis, notamment les nouvelles mesures en faveur des primo-accédants. Il y a aussi la conjonction des taux qui devraient rester à des bas niveaux avec une tendance des prix à la stabilisation… C’est pourquoi on peut imaginer que 2016 sera une bonne année pour l’immobilier.
Est-ce facile d'emprunter quand on est primo-accédant en 2016 ?
Romy Lecoq-Champeau : L’accès au crédit des primo-accédants n’a jamais été coupé ! Toutefois, l’élargissement du PTZ et les taux historiquement bas devraient leur permettre de dégager des marges de crédit tout en préservant leur solvabilité.
Que faudrait-il pour que le marché immobilier reparte vraiment ?
Romy Lecoq-Champeau : Le marché de l’immobilier est constitué de vendeurs et d’acheteurs. Ces derniers sont de 3 catégories, les primo-accédants, les secondo et les investisseurs. Pour les primo-accédants, outre les facteurs précédemment évoqués, une légère baisse des prix, sans décrochage brutal pour éviter que les vendeurs ne repoussent la mise en vente, pourrait être un élément supplémentaire pour passer à l’acte.
Pour les secondo, il faudrait faciliter la mobilité, notamment au travers de la diminution, voire la suppression, de droits de mutation. Enfin, côté investisseurs, une meilleure lisibilité des règles, notamment fiscales, ainsi que sur les relations avec les locataires, pourrait donner une meilleure visibilité sur les investissements réalisés.
Que conseillez-vous aux particuliers qui ont un projet immobilier ? Quelles sont les questions à se poser avant de se lancer ?
Romy Lecoq-Champeau : L’acquisition d’un bien immobilier est un moment important qui nécessite de se poser les bonnes questions, de bien se renseigner et de se faire conseiller. Il convient, par exemple, de vérifier les aides possibles (principalement le PTZ), d’optimiser la durée de remboursement, de réfléchir au fait que l’on restera dans le logement durant toute la vie du prêt (évolution de la famille…).
Il faut, dans la mesure du possible, essayer d’anticiper les risques qui pourraient remettre en cause le projet et se protéger en conséquence (divorce, décès, maladie, chômage…), et retenir une solution qui puisse permettre de s’adapter en cours de remboursement (modulation, report d’échéances, remboursement anticipé, changement date d’échéance…).
En conclusion, nous conseillons de contacter nos conseillers afin d’effectuer une simulation personnalisée, d’optimiser son projet, de vérifier l’éligibilité aux aides et de prévoir tous les aléas.
Propos recueillis par Nathalie Duny le 28/01/2016
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