Interview
Les diagnostics au service de la bonne santé de l'immobilier
Du haut de leur 20 années d'existence, les diagnostics immobiliers se sont fait une place indétrônable auprès des acquéreurs, qui en font un critère de choix inévitable. Olivier Héaulme, directeur technique du réseau Diagamter, nous explique comment les mettre à profit lors d'une acquisition.
Pourquoi les diagnostics font-ils partie des critères de choix immobiliers importants ?
Olivier HEAULME : Au fil des années, les diagnostics sont devenus un élément fondamental de la transaction immobilière, au point d'être un critère de choix déterminant. Pour deux raisons essentielles :
- en premier lieu, nous observons une tendance sociétale d'ordre "sanitaire" où les gens veulent bien s'alimenter, vivre dans un milieu moins pollué... Les diagnostics s'inscrivent parfaitement dans cette démarche du "mieux vivre", avec moins d'amiante, de plomb, pas de problème de gaz ou d'électricité…) ;
- deuxième raison, l'immobilier devient cher mais reste l'achat d'une vie, et les diagnostics aident à faire le bon choix.
Comment les acquéreurs peuvent-ils faire un bon usage des diagnostics ?
Olivier HEAULME : La première chose consiste à bien lire le contenu des diagnostics, même si cela représente plusieurs dizaines de pages. Il ne faut pas se contenter de prendre connaissance des conclusions, car ce document contient des points importants. Ensuite, il ne faut pas hésiter à poser des questions au diagnostiqueur sur des aspects techniques et à se faire interpréter les rapports.
À quel moment dois-je réaliser ces diagnostics ?
Olivier HEAULME : Au plan réglementaire, le DPE (diagnostic de performance énergétique) doit être fourni dès la mise en vente. Cependant, je conseille de faire réaliser les autres contrôles en même temps. En cas d'anomalie, il peut être intéressant de les corriger avant que le bien n'arrive sur le marché, ce qui permet de vendre plus cher et plus rapidement. Pour répondre à votre question, le plus tôt est toujours le mieux !
Voyez-vous d'autres domaines qui mériteraient d'être explorés ?
Olivier HEAULME : En effet, de nouveaux domaines commencent à faire l'objet de toutes les attentions. C'est le cas de la pollution et de la qualité de l'air intérieur. On évoque de plus en plus le radon. L'influence de cette tendance "sanitaire" que je citais auparavant se ressent fortement.
Pouvez-vous nous citer un fait marquant sur l'importance des diagnostics ?
Olivier HEAULME : Effectivement, un événement dramatique s'est produit à Marseille avec l'effondrement d'un immeuble il y a un an. Les pouvoirs publics se sont retournés vers les professionnels du diagnostic pour anticiper, prévenir et éviter ce type d'événement. Véritable "déclencheur", cet accident a donné lieu à une importante réflexion chez les professionnels du diagnostic et au niveau des pouvoirs publics. Avec comme fil rouge la mise en oeuvre d'un super diagnostic habitabilité qui prendrait en compte tous les risques. Cet accident devrait s'accompagner d'un renforcement de la portée des diagnostics lors d'une transaction immobilière.
Que pensez-vous de cet article ?