Sondage en question

D'après un récent sondage, 68 % des transactions seraient réalisées par une agence immobilière et 13 % par les notaires, familles et amis. Cette répartition réconforte les uns au détriment des autres. Mais ce sondage paraît sujet à contestation (1).
Un sondage discutable
En premier lieu, il faut noter qu'il a été initié par un courtier parisien, pour des agents immobiliers parisiens et que rares sont les notaires parisiens pratiquant la négociation.
Aussi, ne faut-il pas
s'étonner de résultats peu flatteurs pour le notariat. Il est probable que si une enquête similaire avait été commanditée par les notaires de Bretagne et du Nord de la France, les résultats en auraient été bien
différents.
En second lieu, l'objectif de ce sondage était de mettre
en lumière la place prise par les agents immobiliers au détriment des
transactions directes entre particuliers dont la part ne dépasserait pas 19 %. Comment justifier alors que, dans ce sondage, les notaires aient été regroupés avec famille et amis dont la part, même faible, aurait dû grossir celle des particuliers. En outre, si la part de 13 % de cette dernière catégorie peut apparaître sous estimée, il faut mettre en regard que seul un tiers des notaires pratiquent la négociation de manière systématique.
Enfin, contrairement à ce que suggère ce sondage, les biens proposés directement à la vente par les particuliers, sur le site pap.fr, ne dépassent pas le chiffre de 20 000. Le site
Immonot.com, qui concentre les offres des notaires, en offre plus de 70
000 !
Un sondage salutaire
En revanche, plusieurs facteurs sont à prendre en compte
dans l'analyse de ce sondage. On y apprend ainsi que seul un tiers des
acheteurs choisit de n'utiliser que des agents immobiliers pour trouver
un bien à acquérir, alors que 14 % ne jurent que par la relation directe
de particulier à particulier. De même, 26 % des vendeurs ne font
confiance qu'aux agences immobilières et 5 % aux relations entre
particuliers. A
contrario, 52 % des acheteurs et 69 % des vendeurs préfèrent utiliser
plusieurs canaux à la fois, dont celui des notaires. Potentiellement,
les perspectives de développement du notariat dans l'intermédiation des
biens immobiliers apparaissent donc élevées. L'utilisation, de plus en
plus fréquente, d'internet est un facteur qui les favorise. En effet,
dans 80 % des cas, l'acheteur commence sa recherche par une
interrogation des sites internet et/ou la lecture des journaux gratuits
qui leur sont associés. Elle permet de sélectionner les biens qui
satisfont aux critères recherchés pour cette future acquisition. Elle
oriente alors l'acheteur vers l'intermédiaire mandaté par le vendeur. Et
le notaire possède des atouts indéniables pour y figurer en bonne place.
- Sondage réalisé pour MeilleursAgents.com par l'IFOP en collaboration avec l'Université Paris Dauphine, du 4 au 6 janvier 2012 auprès d'un échantillon de 1002 personnes
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