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Actualités - 28 juillet 2021

Taxes d'habitation
Les résidences secondaires dans le viseur des grandes villes

CR
Christophe Raffaillac

Taxes d'habitation - Les résidences secondaires dans le viseur des grandes villes

La part de résidences secondaires dans le parc ce logement ne cesse de s'accroître. À tel point que certaines grandes villes décident d'augmenter la taxe d'habitation. Comment tirer profit de son bien pour régler cet impôt qui peut être surtaxé de 5 à 60 % ?

Par Ermine About

Rien de plus agréable que de pouvoir s'évader de son quotidien en allant dans sa résidence secondaire. La nouvelle tendance au télé travail, les confinements, les restrictions sanitaires, nombreux facteurs ayant fait exploser le nombre de maisons de vacances en France. Certains urbains ont même décider de fuir la ville pour s'installer définitivement à la campagne. Mais, cette hausse d'achat a incité certaines communes a instaurer une augmentation de la majoration de la taxe d'habitation pour les résidences secondaires.

Surtaxe appliquée dans 230 grandes villes

Depuis plusieurs années, la taxe sur la résidence principale a été supprimée, laissant place à l'impôt sur la résidence secondaire. En effet, l'achat de maisons de vacances augmentent massivement et créent des déséquilibres entre l'offre et la demande. Depuis 2017, dans les communes où s'appliquent la taxe annuelle sur ces biens, le conseil municipal peut décider d'accroître cette imposition, pouvant aller de 5 % jusqu'à 60 %.
 De nombreux départements attirent une foule d'urbains, de touristes, désireux d'acheter un pied à terre pour se rapprocher de la nature et avoir plus d'espace. Mais, cette multiplication de logements secondaires provoque d'importants écarts entre les besoins des population aisées, pouvant investir dans une seconde demeure, et ceux des populations locales, manquant de logement pour vivre. C'est donc pour cette raison, que les conseils municipaux des communes prisées ont donc décidé d'augmenter cette taxation. Selon le magazine Capital, en 2020, près de 230 communes auraient appliqué une majoration de leur taux. Lundi 26 juillet, la liste s'est encore allongée puisque Bordeaux et Lyon ont également voté une hausse de cette charge à 60 % !
En passant par les massifs rocheux de l'Ain, le sable fin des Alpes Maritimes, ou l'océan de la Gironde ou des Landes … nombreux départements font face à des pénuries de logements et une montée des prix des habitations. Retournons dans la capitale du vin, Bordeaux. La belle endormie, compte 12 000 résidences secondaires, soit 3 % des logements de la ville. Les propriétaires de ces maisons n'y vivent pas à plein temps. Le but de la municipalité bordelaise serait d'inciter ces acquéreurs à mettre en locations leurs biens. D'une part cette imposition serait un bénéfice pour la ville, de l'autre, elle pourrait aider à améliorer ce déficit immobilier.
Posséder une maison de vacances est un luxe mais ce confort prive des populations de logements. Quels seraient les solutions pour à la fois tirer profit de notre pied à terre (souvent peu occupé) et améliorer la situation immobilière ?

Taxes d'habitation

Quelle forme de location pour rentabiliser au mieux ?

L'idée d'être propriétaire d'une maison secondaire est très tentante mais s'avère coûteuse. Entre l'entretien, les charges, les taxes, les travaux … les dépenses sont nombreuses. Pourquoi ne pas trouver des solutions pour à la fois couvrir les frais de notre pied à terre et rentabiliser notre bien lorsque nous n'en avons pas besoin ?
Abritel, AirBnb, LeBonCoin, nombreuses sont les plateformes permettant de commercialiser des logements. Il suffit de créer un compte, prendre de jolies photos de votre maison et les poster accompagnées d'une description et des caractéristiques du logement.  Mais, avant de mettre son bien en location, il y a plusieurs étapes. Il faut avant tout déclarer cette activité à la mairie de votre commune qui peut, exiger une demande préalable ou même, une indemnité compensatoire. Concernant le logement, celui-ci doit respecter des conditions de confort. Petit plus, un propriétaire a la possibilité de faire classer son logement en « meublé de tourisme ». Ce classement apporte une certaine sûreté quant à l'état du logement en location et permet de rassurer les clients.
Les revenus perçus doivent être déclarés à l'administration fiscale et ne doivent pas dépasser un certain montant si vous n'êtes pas un loueur professionnel. La mise en location nécessite une certaine présence de la part du propriétaire alors d'autres alternatives peuvent être trouvées.
Vous possédez un bien d'exception, une belle bâtisse ou un grand appartement ? Pourquoi ne pas y accueillir une équipe de tournage de film ou de série ? Votre logement a tapé dans l'œil d'un réalisateur ! Vous empocherez alors, entre 1 500€ et 3 000€ la journée, parfois plus. Pas d'inquiétude si jamais il y a une casse, une caution est signée au préalable et un état des lieux est effectué avant et après le tournage.
Désireux de découvrir de nouveaux paysages, loin de votre maison secondaire, une possibilité s'offre à vous. Pourquoi ne pas essayer l'échange de maisons ? Le principe est simple, deux personnes vivant dans des zones géographiques différentes, s'accordent pour échanger, le temps de leurs vacances, leurs logements respectifs. Il suffit de vous inscrire sur des sites tels que Trocmaison, HomeExchange ou encore LoveHomeSwap. Vous y publiez les photos et descriptions de votre biens et rechercher la destination de vos rêves avec vos dates. Ensuite, rentrez en contact avec les propriétaires de la maison vous ayant plu et faites connaissance avec eux afin de poser les bases de ce troc. Cette alternative ne vous rassure guère ? Dites-vous que pendant que cette personne se trouve chez vous, vous habitez aussi chez elle. De plus, si vous pratiquez cet échange avec quelqu'un résidant en France, il est possible de lui demander de souscrire une extension de garantie.
Vos seuls frais des vacances seront les frais d'inscriptions annuels sur la plateforme.

Pourquoi les résidences secondaires sont-elles ciblées ?

Les habitations secondaires sont, aujourd'hui, un sujet controversé. Elles font le bonheur de leurs propriétaires, mais provoquent de grandes disparités avec les populations locales. Comme à Bordeaux, à Lyon, à Biarritz ou encore à Paris, nombreuses destinations prisées ont décidé de surtaxer les propriétaires de ces maisons de vacances. Le but ? Les inciter à vendre pour libérer des logements et dissuader de nouveaux non-résidents d'acheter. Non seulement, ces propriétaires aisés privent les habitants de logements à des prix abordables, comme c'est le cas à Lyon où, 5 % des logements de la ville sont des lieux de vacances, pendant que nombreux habitants peinent à se loger à cause de la flambée des prix. Mais étant plus aisés que les locaux, ils accentuent les inégalités. A Biarritz, lieux de vacances particulièrement apprécié des touristes, en 2018, 56,6 % étaient des résidences principales contre 41,6 % de résidences secondaires, occupées seulement quelques mois de l'année. Les locaux peinent à voir émerger une nouvelle génération et font face à un problème majeur : la population vieillit, laissant planer des incertitudes quant à la survie de la vie des communes. Arzon, commune du Morbihan de 2 000 habitants, est habité par seulement 19,9 % de résidences principales contre 77,6 % d'habitations secondaires. Cette station balnéaire, aux allures de villes fantômes, hors saison, voit le prix de son immobilier augmenter. Le prix moyen d'une maison au mètre carré s'élève désormais à 4 670€, un prix inaccessible pour les jeunes générations, faisant vieillir la commune.
Paradoxalement, les propriétaires des maisons de vacances permettent aux communes de vivre. En 2018, cela a rapporté plus de 1.3 millions d'euros à la ville d'Arzon. Grâce à la majoration, la ville de Bordeaux devrait empocher environ 500 000€ par an contre 3.3 millions pour la ville de Lyon.
Cette imposition paraît donc être la bonne solution pour rééquilibrer les disparités dans les communes.

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