Un jardin sur le toit

Les jardins prennent de la hauteur. Un peu partout, potager, pelouse fleurie et surface arborée viennent égayer nos toits. Pour notre plus grand bonheur... et celui de la planète !
Installer un jardin sur un toit n'est ni un effet de mode ni une pratique récente. Les Jardins suspendus de Babylone en sont le plus bel exemple. En Mongolie, en Turquie et chez certains peuples amérindiens, c'est même une tradition. C'est également une quasi-généralité pour les maisons traditionnelles des pays scandinaves. En France, ces oasis de verdure fleurissent de plus en plus sur les toits des centres commerciaux, bureaux, écoles et immeubles d'habitation. Au-delà de l'aspect décoratif, cette pratique a bien d'autres vertus.
Du beau qui vous veut du bien
Le retour à la nature et l'envie de verdure sont la priorité du moment pour beaucoup d'entre nous. Pour ceux qui ne peuvent pas prendre la clé des champs, vivre ou travailler dans un immeuble doté d'un toit végétalisé est un vrai plaisir pour les yeux. Il aide à se ressourcer et à réduire les facteurs de stress.
S'ils réinventent le paysage urbain et valorisent l'habitat, ces refuges pour oiseaux, abeilles et papillons ne sont pas qu'esthétiques. Ils sont dotés de nombreuses vertus écologiques. Véritables agents dépolluants de l'air urbain, les plantes apportent de l'oxygène et absorbent du dioxyde de carbone. Elles retiennent les particules en suspension et les pollens grâce à l'augmentation de l'humidité de l'air.
Ces toitures vertes assurent aussi un meilleur drainage des eaux de pluie et luttent contre le réchauffement climatique. Elles jouent le rôle d'isolant thermique en limitant les déperditions de chaleur en hiver. L'été, il suffit de 6 cm de "verdure" au-dessus de vos têtes pour voir la température intérieure baisser de 4 à 5°.
L'isolation sonore est également optimisée. Une épaisseur de 12 cm de substrat réduit le bruit de 15 à 20 décibels par rapport à une toiture classique.
Une installation au cordeau pour éviter les tuiles
Végétaliser une toiture ne s'improvise pas. Le recours à des professionnels est plus que recommandé pour éviter les soucis. Il est primordial de vérifier la structure de la charpente qui devra supporter le poids de la terre, des végétaux et de l'eau. L'inclinaison sera également à étudier de près. La mise en place d'une toiture végétale nécessite une toiture plate ou avec une pente maximale de 20 %. Ensuite, tel un millefeuille, la couverture végétale se composera de plusieurs couches qui se superposent de bas en haut : un support porteur (béton, bois ou acier), une couche isolante thermique, une couche d'étanchéité, une couche anti-racinaire. Par mesure de "sécurité", l'étancheité de la toiture végétalisée devra être effectuée une fois pas an. Pour les toits plats, la mise en place d'un système de drainage est nécessaire afin d'éviter les risques d'eau stagnante et de pourrissement de la végétation.
Si la pente est supérieure à 5 %, le drainage est facultatif. Un dispositif permettant de retenir le substrat suffira. L'épaisseur sera différente selon le type de végétation choisi.
Enfin, côté administratif, pensez à faire un détour par la mairie pour savoir s'il y a des démarches particulières pour réaliser cette opération.
La fine fleur des végétaux
Si a priori toutes les plantes peuvent pousser sur un toit végétalisé, il est préférable d'opter pour celles demandant peu d'entretien et s'adaptant aux conditions climatiques locales. Au-delà du côté esthétique, le choix des végétaux devra tenir compte de la surcharge pouvant être supportée par le toit, de la pente de la toiture, de son orientation et de son accessibilité. Là encore les conseils avisés d'un professionnel ne seront pas superflus. Privilégiez les plantes couvre-sols (sédum, thym, gypsophile, corbeille d'argent…), les vivaces ou les fleurs à bulbes (campanule, iris nain, mélange de fleurs rustiques…), les graminées (fétuque bleue…). Le type de végétaux et l'épaisseur du substrat détermineront la végétalisation. Le plus souvent, pour les maisons individuelles, elle sera extensive. C'est la moins coûteuse et la plus facile en entretien. Le substrat de 5 à 15 cm d'épaisseur comportera une forte proportion de roches (70 %) pour assurer légèreté et drainage. Priorité sera donnée aux plantes couvre-sols très rustiques supportant la sécheresse et la chaleur. L'intervention de l'homme n'est qu'occasionnelle.
Dans le cas d'une végétalisation semi-extensive, le substrat (d'au moins 15 cm) sera composé d'environ la moitié d'agrégats poreux. Un arrosage en goutte à goutte alimentera les plantes vertes, à fleurs, grimpantes ou les petits arbustes.
Enfin, la végétalisation dite intensive est préconisée pour les bâtiments collectifs à la structure plus " solide ". Comparable à un jardin au sol, elle demandera un substrat plus épais (de 30 cm à 1 m) et permettra la culture de légumes, d'arbres fruitiers ou décoratifs, d'une pelouse… Côté entretien, ces végétaux demanderont plus d'attention. N'oubliez pas l'arrosage. Selon la végétalisation, vous opterez pour un système automatique, un goutte-à-goutte ou par aspersion. La maintenance du système d'arrosage est essentielle pour la pérennité de votre toiture végétalisée. Elle s'effectue 1 à 2 fois par an.
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