2022 : l'immobilier promis à de beaux succès !

En ce début d’année, les prévisions des notaires confirment la force d’attraction de la pierre ! Les acquéreurs en font un investissement prioritaire. Tandis que les maisons et appartements attirent un large public, le ticket d’entrée pour acheter tend à s’envoler dans certaines localités.
Tendance concernant l'activité
Bonne nouvelle, contrairement aux prévisions un peu trop pessimistes de cet automne, en cette fin d’année l’activité des services de négociation semble n’avoir été troublée ni par la période des fêtes ni par l’arrivée du variant Omicron. Alors qu’il y a deux mois, seulement 12 % de nos correspondants prévoyaient une progression du nombre des compromis, ils sont 29 % à en avoir bénéficié fin décembre. La question est de savoir si cette bonne disposition du marché va se prolonger tout au long de l’hiver, comme ce fût le cas l’an passé, ou si elle va se tasser comme en 2019 à la veille de l’apparition du Covid. Au niveau des prévisions à fin février, le solde des opinions qui mesure l’écart entre ceux qui prévoient une meilleure activité et ceux qui estiment son déclin progresse de – 0,29 à -010. Dans les services de négociation, on paraît ainsi plutôt rassuré sur la probabilité d’une bonne activité dans les mois qui viennent. À noter qu’à fin novembre, le nombre des ventes de logements anciens enregistrées par l’Insee, cumulé sur 12 mois, s’élevait à 1 201 000 unités, franchissant ainsi un nouveau sommet en dépit d’un léger fléchissement automnal.
Tendance concernant les prix
Cette progression de l’activité immobilière en fin d’année se retrouve aussi dans la tendance sur les prix. Rappelons que celle-ci est le résultat de l’écart entre ceux qui pensent que les prix vont monter et ceux qui sont d’un avis contraire. Lorsque le nombre des optimistes augmente plus que celui des pessimistes, ce qui est le cas en cette fin d’année, la tendance sur les prix devient nécessairement haussière. À noter que les hausses de prix proviennent essentiellement des zones rurales ou péri-urbaines, en pleine expansion, tandis que les baisses sont plus fréquentes dans les grandes villes. En ce qui concerne les prévisions d’évolution du prix des logements à fin février, la proportion de nos correspondants prévoyant une hausse des prix augmente de 20 % à 23 % alors que celle prévoyant une baisse diminue de 27 % à 13 %. Il en résulte un solde d’opinions de +0,10 que l’on observe sur le graphique. Pour les terrains, ce solde progresse en pourcentage à +0,18 alors qu’il s’effondre à –0,37 pour les commerces, probablement à cause des incertitudes liées à la propagation extrêmement rapide du nouveau variant et des mesures prises par le gouvernement pour le contrer.
Le conseil des notaires
Pour les logements et à moyen terme, la proportion de nos correspondants qui conseillent de privilégier la vente en premier plutôt que l’achat se réduit de 68 % à 50 % ce qui induit une meilleure confiance dans l’évolution des prix. Il est vrai que pour contrer les effets néfastes de l’inflation qui pointe actuellement, la Banque Centrale Européenne a décidé de poursuivre sa politique de rachat des créances bancaires afin de maintenir les taux d’intérêt à leur niveau actuel durant toute l’année 2022. Pour les terrains, les conséquences de l’inflation seraient plutôt bénéfiques d’où une augmentation de 47 % à 55 % des partisans de l’achat.
Évolution de l'environnement économique
Depuis fin novembre, le CAC 40 stagne autour de 7000 reflétant les interrogations que se posent les experts sur la poursuite de l’inflation dans la zone euro. À 5 %, celle-ci vient d’atteindre son plus haut niveau depuis 25 ans. En effet, les perturbations de la chaîne d’approvisionnement et l’explosion des coûts de l’énergie ont entraîné la croissance des prix la plus rapide depuis la création de l’Euro. Mais leurs effets commencent à s’estomper et Christine Lagarde, présidente de la Banque Centrale Européenne, a déclaré que l’inflation devrait ralentir en 2022 pour s’établir sous l’objectif de 2 % en fin d’année. Cependant, la flambée du variant Omicron risque de troubler cette perspective, les analystes ne sachant pas si les perturbations qu’il provoque vont alimenter la hausse des prix ou avoir l’effet inverse en freinant la reprise économique.
Bernard THION
Bordeaux, le 16 janvier 2022