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J'aménage mon logement - 4 Février 2020

Récupérer l'eau de pluie
Ça coule de source !


Récupérer l'eau de pluie - Ça coule de source !

L'eau qui tombe du ciel devient providentielle pour la maison. Elle peut aussi bien être mise à profit pour le fonctionnement des WC, l'utilisation de la machine à laver ou encore l'arrosage du potager… Les dispositifs de récupération font ruisseler plein d'idées pour favoriser le respect de l'environnement et économiser de l'argent.

Face au changement climatique, avec des étés marqués par la pénurie et des hivers caractérisés par une forte pluviométrie, nos comportements doivent évoluer dans notre capacité à économiser cette ressource essentielle. D'où la nécessité d'organiser la récupération d'eau de pluie pour que la maison s'inscrive dans une logique de fonctionnement durable. Sans compter les économies que cela génère au niveau du budget. Ce qui prouve toute l'importance de bien organiser ce processus de recyclage. Comment s'y prendre pour que les petits ruisseaux fassent de grandes rivières ?

Pourquoi récupérer l'eau de pluie ?

L'eau serait-elle en passe de devenir l'or blanc du XXIe siècle ? Pas impossible compte tenu de toutes les questions que pose sa gestion dans nos habitations. Tant au niveau utilisation que consommation, les dispositifs de récupération apportent bien des réponses. À commencer par les économies, car un foyer de 4 personnes peut réduire ses besoins en eau de 40 %, soit environ 300 € par an en recyclant l'eau. Selon l'Ademe, les postes concernés par les économies se retrouvent au niveau des WC (20 %), du lave-linge (12 %), du lave-vaisselle (10 %), du lavage de voiture (6 %) ou de l'arrosage du jardin (6 %).
Par ailleurs, sur les 150 à 200 litres que nous consommons en moyenne chaque jour, seuls 2,5 % nécessitent d'être potables pour la cuisine et la boisson. Pour les besoins autres, ils peuvent donc être pourvus grâce à l'eau de récupération en ce qui concerne :

  • l'arrosage des plantes ;
  • le lavage de voitures ;
  • la mise à niveau d'une piscine ;
  • le nettoyage des sols et des extérieurs ;
  • l'alimentation des toilettes ;
  • l'alimentation d'une machine à laver.
Cependant, d'autres utilisations non comestibles s'avèrent interdites en France. Cela concerne les douches, les bains, l'alimentation du lave-vaisselle puisque l'utilisateur est susceptible d'ingérer de l'eau directement (bains, douches) ou indirectement (lave-vaisselle).
 

Précautions d'usage Il est interdit d'installer un robinet distribuant l'eau de pluie dans une pièce où se trouvent des robinets d'eau potable (sauf caves, sous-sol et autres pièces annexes comme un garage).

Comment organiser le recyclage de l'eau ?

Forts de ces constats, il reste donc à trouver le dispositif qui permet de bien exploiter l'eau de pluie qui tombe sur la toiture. Grâce à des collecteurs connectés sur les descentes de gouttières, elle peut ainsi être canalisée vers une cuve de stockage. À l'entrée de celle-ci, une petite grille effectue un premier filtrage en retenant les débris du toit (mousses et feuilles). En amont de la cuve, l'eau passe dans un filtre-décanteur qui sépare les impuretés en suspension. Celles-ci peuvent alors être évacuées vers le réseau d'assainissement pluvial, via un trop-plein avec siphon.
Une fois l'eau emmagasinée, il convient de la redistribuer. La solution repose sur un groupe de pompage à surpression qui l'achemine vers les différents points de puisage. Précisons qu'un dispositif antiretour (disconnecteur, de norme EN1717 obligatoire) rend impossible tout mélange accidentel avec le réseau d'eau potable. Pour laver le linge, une filtration spécifique (à charbon actif ou traitement UV) doit être ajoutée.
Le réservoir enterré se destine plus particulièrement aux besoins d'arrosage et d'alimentation des WC et lave-linge. Réalisé en béton et situé à proximité de la maison, il offre une capacité de stockage allant de 2 000 à 10 000 litres. Pour un foyer de 4 personnes avec un jardin de 800 m2, il faut compter 9 000 litres.
Outre l'estimation du cubage nécessaire, il faut prendre en compte la surface de la toiture et son taux de récupération. Un toit en tuiles affiche un taux entre 80 et 95 %, tandis qu'un toit végétalisé se limite à 20 %.

Eaux usées à déclarer Les eaux récupérées et utilisées à l'intérieur du bâtiment, renvoyées vers les égouts, sont soumises à la taxe d'assainissement. Le propriétaire est dans l'obligation de faire une déclaration d'usage en mairie, telle que prévue à l'article R 2224-19-4 du Code général des collectivités territoriales.

Quel budget pour adopter cette gestion durable ?

Certes, le dispositif de recyclage permet de réduire sa consommation d'eau, mais il nécessite d'investir dans une installation. Le prix dépend de la complexité du chantier (construction neuve ou ancienne, dimensionnement du système). Fourni et posé, un kit complet dédié à l'habitation et au jardin, avec une cuve de 5 000 litres, la pompe, les accessoires et le réseau de distribution revient entre 5 000 et 8 000 €.
Selon le dispositif choisi, le budget total doit intégrer l'entretien de l'installation. Soumise à une règlementation, celle-ci doit être vérifiée tous les 6 mois au niveau de la propreté des équipements et l'absence de connexion entre le réseau destiné à la consommation et celui dédié à la redistribution d'eau pluviale.

De quelles aides profiter ?

Si le crédit d'impôt accordé pour l'installation d'un dispositif de récupération d'eau ne profite plus aux particuliers, ils peuvent toujours bénéficier d'un taux réduit de TVA à 10 % pour la fourniture et l'installation d'un système. Cela vaut pour les résidences principales achevées depuis plus de deux ans. Par ailleurs, certaines communes subventionnent également l'installation de cuve de récupération et de rétention des eaux de pluie pour la protection des nappes phréatiques souterraines.

Cuve pour récupérer l'eau Pour le lavage de la voiture ou l'arrosage du jardin, une cuve placée à l'extérieur suffit amplement. Directement reliée à une gouttière de la toiture, elle présente une contenance allant de 100 à 500 litres.

Précisons qu'avant de s'équiper d'un dispositif de récupération, il faut en informer la mairie en déposant une déclaration préalable de travaux. Pour que le système soit "clair comme de l'eau de roche", il convient de respecter de nombreux critères. Mais compte tenu des enjeux sanitaires, il ne faut pas lésiner sur les moyens. Sans doute cette gestion durable de l'eau mérite d'être prise en compte dans un projet de construction car elle soulève un peu plus de complications si elle doit être greffée à une maison existante. Dans tous les cas, il convient de se rapprocher d'un professionnel pour trouver la bonne solution.

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