La phytoépuration
L'assainissement par les plantes

Les plantes nous veulent du bien. Si les plantes médicinales et les plantes dépolluantes n'ont plus de secret pour vous, connaissez-vous les plantes assainissantes ? Avec la phytoépuration, adoptez un procédé de traitement des eaux usées 100 % naturel.
Salles de bain, cuisines et toilettes produisent une grande quantité d'eaux usées. Facile à installer et à entretenir, économique, durable et même esthétique, la phytoépuration (aussi appelée jardin d'assainissement) est un mode de traitement des eaux usées par l'action de filtres végétalisés. Si vous n'êtes pas raccordé à un réseau public de collecte des eaux usées et si vous disposez d'au moins 9 m², toutes les conditions sont réunies pour tenter la phytoépuration. Une alternative aux autres systèmes d'assainissement non collectif, à la fois esthétique et écologique.
La nature s'occupe de tout
La phytoépuration est une opération naturelle au cours de laquelle les eaux usées sont filtrées et dépolluées par des plantes aquatiques dont les racines renferment des bactéries au pouvoir épurateur. L'assainissement naturel effectué par celles-ci produit une eau non potable mais pouvant être réintroduite dans le circuit naturel du traitement des eaux. Un système de phytoépuration est généralement composé :
- d'un filtre végétal vertical planté de roseaux dont le mouvement et les racines favoriseront le cheminement de l'eau. S'y ajoute un massif filtrant constitué de sable, de gravillons et graviers drainants. Cette première étape favorise les bactéries dites aérobies (celles qui ont besoin d'oxygène) qui vont transformer les matières organiques en matières minérales ;
- d'une filtration végétale horizontale favorisant les bactéries dites anaérobies (celles qui ont du mal à vivre ou qui ne peuvent pas se multiplier en présence d'oxygène). Un niveau d'eau d'une quinzaine de centimètres est maintenu en permanence et l'écoulement se fait horizontalement à travers le massif. À ce niveau, on trouvera diverses plantes aquatiques (jacinthe d'eau, iris, menthe aquatique, massette, salicaires…) qui assureront un traitement "de finition".
Des démarches préalables
Un minimum d'entretien
L'assainissement naturel permet d'obtenir une eau traitée sans adjonction de produits chimiques. Il n'y a aucune vidange à réaliser, ce qui minimise les frais et les coûts de main d'œuvre sur le moyen terme.Tel un véritable jardin, le système de phytoépuration participe à la valorisation esthétique de votre extérieur. Les plantes sont choisies non seulement pour leur utilité, mais aussi pour leur aspect esthétique et décoratif. Le dispositif lui-même est discret et s'intègre parfaitement au décor de votre maison. La durée de vie des plantes est longue et il n'est pas nécessaire de les remplacer car elles régulent automatiquement leur croissance et leur reproduction. Le sable et les graviers n'ont pas besoin d'être changés non plus. Le tout s'entretient presque comme un jardin classique. Il faudra procéder à un "faucardage" (c'est le terme technique pour désigner la coupe des roseaux et herbacées qui poussent dans l'eau) une fois par an. Prévoyez également un désherbage au printemps ou dès que nécessaire. Les regards et ouvrages de "bâchées" (poste de relevage, chasse ou broyeur) le cas échéant doivent être nettoyés au jet deux fois par an. Pensez également à enlever la couche superficielle de compost tous les dix à quinze ans. Elle peut être réutilisée pour fertiliser votre jardin (mais hors plantations destinées à la consommation humaine). En ce qui concerne le nettoyage du filtre végétalisé, il s'effectue normalement une fois par décennie.
Le budget à prévoir
Plusieurs critères tels que la nature et la perméabilité du sol, la configuration du terrain, le dimensionnement du dispositif influent sur le coût. Vont également entrer dans le calcul, l'étude de sol, les travaux de terrassement, la main d'œuvre, mais aussi le coût des fournitures et matériaux tels que les granulats, les fibres géotextiles, les canalisations, les regards… ou encore le type et la quantité de végétaux ainsi que les "finitions" souhaitées. L'avantage ici est que le budget n'est à prévoir qu'à l'installation. Une fois mis en place, le dispositif de phytoépuration ne demande aucune vidange, pas d'entretien ou de remplacement par un professionnel, pas de rachat de plantes.
L'autre critère à prendre en considération dans le budget et le choix de l'installation sera le nombre de pièces composant l'habitation et les personnes qui l'occupent. En effet, un couple ne va pas produire autant d'eaux usées domestiques qu'une famille de cinq personnes.
À savoir : selon l'arrêté du 7 mars 2012, le dimensionnement d'une installation ANC (assainissement non collectif) est égal au nombre de pièces principales du logement. Pour faire simple, 1 Équivalent-Habitant (1EH) correspond à une 1 pièce principale. Est considérée comme pièce principale toute pièce de plus de 7 m² ayant pour but le sommeil ou le séjour (chambres, bureaux, salon, bibliothèque…). Sont exclus du calcul la cuisine, la salle de bain, les couloirs, remises, caves…
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