Ciel voilé pour l'immobilier !
Décidément, les perturbations se succèdent sur le marché immobilier au point d’assombrir les perspectives d’évolution des prix et des transactions. En effet, les espoirs d’une activité plus florissante nés au printemps se voient aujourd’hui coupés dans leur élan en raison du faible indice de confiance dans la reprise économique. Découvrons les prévisions des notaires pour cette nouvelle tendance du marché !
Tendance concernant l'activité
Les évènements politiques de juin ont bouleversé la donne. Tout changement politique a un effet plus ou moins désastreux sur l’activité immobilière. Dans le cas présent et après des élections qui n’ont donné de majorité absolue a aucun parti, c’est le plus grand flou sur notre avenir et donc sur les décisions à prendre en matière immobilier. Qui va gouverner, sur quelle base avec quelle coalition, ce sont les questions que se posent tous les acteurs du marché immobilier. De leur réponse dépend notamment les hausses d’impôts, le creusement du déficit budgétaire entraînant l’augmentation du poids de la dette avec pour conséquence immédiate une possible augmentation des taux d’intérêt.
D’où un renversement de tendance aussi rapide qu’imprévu. Alors que fin avril 18% de nos correspondants anticipaient une augmentation de leur activité et seulement 11% une baisse, fin juin la proportion d’optimistes descend à 8% contre 58% de pessimistes prévoyant une chute des transactions.
Tendance concernant les prix
Ce coût de frein de l’activité immobilière lié à l’incertitude sur les évènements politiques à venir, s’accompagne d’une nouvelle faiblesse sur les prix immobiliers. Car, bien que la dernière émission d’obligations d’Etat, le 4 juillet, ce soit déroulé avec des taux modérés (3,23% à dix ans) il est certain que la France va rester sur étroite surveillance par les agences de notation et par la Banque Centrale Européenne. Si les promesses des uns et des autres débouchent sur une forte augmentation de notre endettement, il est évident que les taux avantageux dont nous bénéficions actuellement vont s’envoler et qu’une nouvelle baisse des prix s’ensuivra.
C’est probablement une des raisons pour laquelle la proportion des négociateurs à prévoir une baisse des prix passe de 32% à 67% pour les logements, de 46% à 68% pour les terrains et de 38% à 70% pour les commerces.
Le conseil des notaires
En ce qui concerne les logements, les incertitudes liées au résultat des élections confirment la forte proportion des ventes en premier chez plus des trois-quarts de nos correspondants. Il est très improbable en effet qu’une situation politique plus stable intervienne avant la fin de l’année et que se dessine alors une reprise du marché immobilier. Cependant, l’immobilier ayant toujours l’image de valeur refuge, une quote-part non négligeable, de 15% des réponses, reste orientée sur l’achat.
Mais c’est du côté des terrains constructibles que les avis changent fortement. La proportion des conseils à la vente passe ainsi de 45% à 79%. Seuls 8% contre 33% s’orientent encore sur l’achat et 13% contre 33% demeurent en position d’attente.
Évolution de l'environnement économique
Pour certains, avec ses 3 000 milliards de dettes et des dépenses publiques qui atteignent 57% du produit intérieur brut (PIB), la France va très mal sur le planéconomique. Pour d’autres, depuis son arrivée au pouvoir, notre Président a créé 2 millions d’emplois supplémentaires et le pouvoir d’achat des ménages a augmenté de manière continue de 0,5% par an, performance époustouflante en Europe.
Bernard THION
Bordeaux, le 15 juillet 2024