Atterrissage en douceur !

Après avoir flirté avec les sommets, le rythme de croisière des transactions pourrait ralentir selon les notaires. Les prix suivraient la même trajectoire Découvrons le plan de vol du marché immobilier en cette fin dannée 2019.
Tendance concernant l'activité
Alors que cet automne, l'activité coïncide pratiquement avec les prévisions de notre panel réalisées courant août, pour la fin de l'année, la tendance est plutôt pessimiste. Le dynamisme de l'activité immobilière semble s'effriter sérieusement tout en demeurant à un niveau raisonnable sur l'ensemble du territoire. En deux mois, la proportion des pessimistes est ainsi passée de 8 % à 16 % alors que celle des optimistes est tombée de 28 % à 12 %. La part restante, celle de ceux qui prônent la stabilité, augmente de 64 % à 71 %. Dans le Loir-et-Cher comme en Lorraine, nos correspondants ont observé : « une baisse significative de l'activité depuis le mois de septembre ». Dans le Finistère, cela s'explique par « une baisse sur les rentrées de mandats de vente ». Le marché « fleurissant » de cet été commence ainsi à se faner à l'approche de l'hiver. C'est ce quillustre le graphique dont les deux courbes, l'une pour les deux derniers mois (0,23 soit 23% à fin octobre en bleu clair) et l'autre pour les deux prochains (-0,05 pour décembre en bleu foncé), résultent du calcul du solde entre ceux qui estiment que l'activité s'améliore et ceux qui pensent le contraire.
Tendance concernant les prix
Jusque-là presque imperceptibles, les taux d'emprunts pourraient reprendre quelque vigueur dans les mois qui viennent. C'est du moins ce que laisse penser ce nouvel infléchissement de la tendance des prix. Pourtant, suivant le CSA, les taux moyens ont poursuivi leur descente entre août et octobre de 1,18 % à 1,13 % (1), ce qui aurait dû contribuer à trouver une prévision en hausse et non l'inverse. Mais l'assouplissement des conditions d'octroi et la dégradation des marges bancaires sur les crédits immobiliers commencent à inquiéter sérieusement les autorités financières. Ce qui a aussi conduit un certain nombre de banques à prendre les devants en relevant leurs taux et en allongeant la durée d'obtention des prêts avec probablement comme effet immédiat une diminution des acquéreurs potentiels et un renversement de la tendance haussière. Pour la fin de l'année, l'évolution des prix devrait donc connaître un ralentissement, la proportion de nos correspondants prévoyant une hausse étant descendue à 16 % (contre 19 % deux mois plus tôt), 10 % penchant pour leur baisse et 74 % pour leur stabilité. Quant aux terrains, les prévisions demeurent aussi en forte diminution de 29 % à 18 % pour ceux prévoyant une hausse avec un affaiblissement du solde d'opinions que lon retrouve aussi dans l'évolution des prix des commerces.
(1) 1,13 % en moyenne, hors assurances et toutes durées d'emprunts confondues, suivant l'observatoire Crédit Logement/CSA.
Le conseil des notaires
Cette tendance à prévoir un retournement du marché dans les mois qui viennent semble se confirmer avec les conseils qui dominent parmi notre panel. Alors que seuls 10 % des notaires prévoient une variation négative des prix dans les deux mois qui viennent, cette proportion monte à 83 % lorsqu'il s'agit de conseiller leurs clients sur l'achat couplé à la revente d'un logement. Seuls 13 % estiment que l'évolution positive des prix se maintiendra suffisamment longtemps pour que l'opération se traduise par un double profit, à l'achat avant la hausse comme à la revente lorsque les prix ont augmenté. Au niveau des terrains, les avis paraissent plus partagés puisque 51% d'entre eux privilégient l'achat et 41% la vente en premier.
Évolution de l'environnement économique
La bourse n'en finit pas de monter et a atteint un nouveau record absolu à 5.939 pts qui porte le gain annuel à + 25,5 %. L'optimisme est alimenté par les derniers propos du conseiller économique de la maison blanche qui a affirmé qu'un accord avec la Chine était désormais tout proche. Il est clair que ces bonnes nouvelles ne peuvent que profiter au marché immobilier dont les performances sont aussi liées à une économie en développement, ce que semble attester ces performances boursières. Bernard THION Bordeaux, le 17 novembre 2019