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Tendance du marché immobilier - 23 Janvier 2024

"Prix" de doute… Les acquéreurs scrutent le marché !

BT
Bernard Thion

 Prix  de doute  Les acquereurs scrutent le marche

Il suffirait d’un petit effort sur les prix pratiqués pour que les transactions retrouvent un bon rythme de croisière. En effet, des vendeurs affichent encore des prétentions trop élevées qui font tanguer l’immobilier… Cette nouvelle Tendance du marché nous révèle un temps trop agité pour que les acheteurs s’aventurent sereinement sur le marché !

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Tendance concernant l'activité

Dans les brumes actuelles du marché immobilier, la progression se fait par tâtonnement. Une légère amélioration de l’activité entre octobre et décembre a laissé présager une amélioration pour le début de l’année 2024, redonnant un peu de cœur à l’ouvrage. Mais il semble que la principale raison de ce manque d’attractivité pour les échanges est la difficulté des vendeurs à se projeter sur une baisse des prix. Et pourtant, elle est bien là cette baisse et les statistiques de l’Insee confirment la réflexion de Laurent ARDITI à Chalon-sur-Saône : « Nous sommes revenus à une activité et des prix d'avant la période covid ». En effet, le nombre de transactions annuelles sur le plan national s’élevait à 908 000 en octobre 2023, au même niveau qu’en 2017.

Ainsi, en dépit d’une légère amélioration, 65 % de nos négociateurs contre 73 % fin décembre estiment toujours que leur activité a tendance à décliner. Mais heureuse nouvelle, 3 % sont maintenant d’un avis contraire. Serait-ce le prélude à des temps meilleurs ?

 Prix  de doute  Les acquereurs scrutent le marche
Les prévisions d’activité pour les 2 mois à venir retrouvent un peu de vigueur.

Tendance concernant les prix

Le prix des logements, en tenant compte de l’évolution parallèle du revenu des ménages, retrouve aussi son niveau d’avant Covid. C’est ainsi qu’en province, l’indice FRIGGIT est redescendu à 1,65 l’automne dernier, niveau qu’il avait en 2016. Le taux des crédits pour l’habitat se rapprochant de celui de l’inflation, on peut imaginer que son évolution demeure beaucoup plus stable dans les mois qui viennent. C’est probablement l’une des raisons pour lesquelles la proportion des négociateurs à prédire une baisse des prix pour les logements se réduit légèrement à 81% pour les deux mois à venir, celle prévoyant la stabilité s’élevant alors à 19 %. Pour les terrains, ces proportions sont de 61 % et 39 % et pour les commerces de 65 % et 35 % ce qui laisse entrevoir un marché plus équilibré.

 Prix  de doute  Les acquereurs scrutent le marche
Cette légère remontée des opinions sur les prix pourrait être annonciatrice d’une période plus stable.

Le conseil des notaires

En tout état de cause, la remontée des prix semblant improbable dans un proche avenir, il faut d’abord vendre avant d’acheter un logement. Et cela quelle que soit la région. C’est ce que pensent encore 89 % des études interrogées, 8 % réservant encore leur diagnostic, mais 3 % redevenant plus optimistes.

Coté terrain, les avis sont toujours très partagés. Si 59 % des opinions recueillies privilégient la vente, 19 % conseillent d’attendre et 22 % l’achat. L’acquisition d’un terrain à construire est une décision qui doit, bien évidemment, intervenir avant la construction du bien. Toute la difficulté est d’apprécier le temps qui doit s’écouler entre ces deux moments. Mais l’erreur ne conduit pas forcément à une forte augmentation du prix du produit fini puisque le terrain, en province, n’excède que rarement 15 % du prix de l’ensemble. Le plus important est de trouver l’endroit qui convient, quitte à conserver ce bien plus longtemps lorsque le marché demeure résolument baissier.

 Prix  de doute  Les acquereurs scrutent le marche

Évolution de l'environnement économique

Un changement de gouvernement est toujours l’occasion de tester la volonté politique de régler les problèmes du logement. L’absence de nomination d’un ministre du Logement lors de l’actuel remaniement a provoqué de vives réactions parmi les professionnels qui luttent contre la crise particulièrement grave qui sévit en France.

Il est peu probable que le marché immobilier en soit beaucoup affecté. Cependant, le nombre de sans domicile fixe ayant été multiplié par deux en 10 ans pour atteindre le chiffre de 330 000, suivant la Fondation Abbé Pierre, sachant en outre que 4,15 millions de personnes seraient mal logées, il ne faudrait pas que ces premiers vers d’un poème de Victor HUGO :

« Murs villes - Et port – Asile - De mort »

soient une réalité pour d’autres âmes que les Djinns, auxquels il s’adresse et qui en forment le titre.

 

Bernard THION
Bordeaux, le 14 janvier 2024


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